Unique arbitre femme camerounaise à prendre part à toutes les Coupes d’Afrique des nations de football féminin, elle a de nouveau forcé l’admiration en dirigeant d’une main de fer les différentes rencontres à elles confiées lors du récent Mondial au Canada. Rigoureuse et très respectueuse des règles de jeu, elle inspire aujourd’hui, les nombreux jeunes qui rêvent de faire carrière dans l’arbitrage.
Appelez-moi referee ! Ce n’est pas seulement la voix du Cameroun qu’elle a porté à l’édition 2015 de la Coupe du monde de football féminin. Neguel Thérèse Raïssa Damgoua était également l’ambassadrice de toute la sous-région puisque la nation vert-rouge-jaune était la seule qualifiée qui a pu le faire. Après avoir représentée son pays au tournoi féminin des Jeux olympiques à Londres en juillet 2012, celle qui a débuté le métier à la Ligue régionale de football du Nord du Cameroun, il y a environ 16 ans, était donc pour la deuxième fois sur la scène internationale. Une juste reconnaissance de l’immense talent de la jeune femme de 34 ans dont la pédagogie et l’autorité pour ramener les joueuses sur le droit chemin sont ses premiers atouts. La couronne de lauriers que lui tissent ses pairs n’ont donc rien de flagornerie.
Obstacles
La taille filiforme sculptée dans un mini-collant et un tee-shirt vert à rayures blanches, « Raïssa » comme on l’appelle affectueusement, est une femme de son temps, avec comme hobbies, le shopping, la lecture et la télévision. Elle fait partie aujourd’hui, d’une génération de jeune dame et talentueuse arbitre qui a su faire sa place dans le monde du football. L’intégration dans l’arbitrage n’a pour autant pas été facile pour elle ; à cause de son appartenance à une famille très réfractaire à la pratique du sport par les femmes.
A cet effet, en dépit de la bénédiction de son père, elle devait faire face à l’obstacle que constitue sa maman. « Ma mère me disait que c’est risqué qu’une femme soit arbitre. Mais à force de voir les gens venir m’encourager, elle a fini par se résigner à me laisser poursuivre le chemin déjà entamé. Mais il faut dire que les débuts n’ont pas été faciles. Parce qu’à cette période il n’y avait pas encore beaucoup de femmes dans l’arbitrage. Mais au fil du temps, les gens ont pu accepter de voir une femme arbitre sur les terrains », explique-t-elle.