Un an après la fin de son mandat à la tête des Lions Indomptables du Cameroun, Rigobert Song Bahanag rebondit en acceptant un nouveau défi de taille. Ce 13 janvier 2025, l’ancien capitaine emblématique de la sélection camerounaise a été officiellement nommé sélectionneur manager de l’équipe nationale de football de la République centrafricaine. Il devient ainsi le troisième entraîneur camerounais à diriger une sélection nationale étrangère, après Jean-Paul Akono (Tchad) et Cyprian Besonge Ashu (Soudan du Sud).

Rigobert Song hérite d’une équipe classée 128e au classement FIFA et qui n’a jamais participé à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations (CAN) ou de Coupe du Monde depuis sa création en 1974. La tâche s’annonce ardue, mais le technicien camerounais, connu pour son leadership et son expérience, semble prêt à relever le défi.

« Mon objectif est clair : qualifier la Centrafrique à une phase finale de CAN et, pourquoi pas, de Coupe du Monde. C’est un défi immense, mais je crois au potentiel de cette équipe et de ce pays », a déclaré Rigobert Song lors de sa présentation.

Pour l’accompagner dans cette aventure, Rigobert Song s’est entouré de trois adjoints : Éric Cabalero, Sébastien Ngato (qui a récemment éliminé le Cameroun de la phase finale du CHAN 2025) et Éloge Yamissi Enza, qui assurait l’intérim après le départ de l’ancien sélectionneur, le Suisse Raoul Savoy. Ce trio apportera une expertise variée et complémentaire pour relever les défis techniques et tactiques qui attendent l’équipe.

Rigobert Song n’est pas un inconnu dans le monde du football. Avec une carrière de joueur exceptionnelle, marquée par deux titres de champion d’Afrique (2000 et 2002) et quatre participations à la Coupe du Monde (1994, 1998, 2002 et 2010), il incarne l’expérience et la réussite. En tant qu’entraîneur, il a déjà dirigé les Lions Indomptables, mais c’est la première fois qu’il prend les rênes d’une sélection étrangère.

La Centrafrique, surnommée les « Fauves du Bas-Oubangui », a montré des signes d’amélioration ces dernières années, notamment lors des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2024, où elle a frôlé la qualification avant de perdre deux matchs décisifs. Pour renforcer son équipe, le pays a naturalisé plusieurs joueurs, dont des Camerounais comme Samuel Nlend, Jacob Youmbi Epandi, Yassan Ouatching et le gardien Alladoum Kolimba.

Cependant, les récentes performances de la Centrafrique lors des éliminatoires de la CAN Maroc 2025, où elle a terminé dernière de son groupe avec seulement 3 points sur 18 possibles, montrent que le chemin vers le succès sera long. Rigobert Song devra non seulement améliorer les performances sur le terrain, mais aussi instaurer une culture de gagnant et redonner confiance à une sélection qui aspire à écrire une nouvelle page de son histoire.

Rigobert Song rejoint une courte liste d’entraîneurs camerounais ayant dirigé des sélections étrangères. En 2002, Jean-Paul Akono, champion olympique en 2000, avait pris en charge le Tchad. En 2019, Cyprian Besonge Ashu, actuel adjoint de Marc Brys avec les Lions Indomptables, avait dirigé le Soudan du Sud. En 2008, François Omam Biyik, héros du Mondial 1990, avait été pressenti pour entraîner la Centrafrique, mais le projet avait avorté en raison de divergences internes.
Aujourd’hui, Rigobert Song a l’opportunité de rompre avec les résultats mitigés de ses prédécesseurs et d’écrire une nouvelle success story pour le football camerounais et centrafricain.