Au stade du Spartak de Moscou Samedi 17 juin 2017, nous sommes dans la salle de conférence de presse à un jour du match face au Chili. Benjamin Moukandjo le capitaine des Lions Indomptables est surpris de constater l’absence de ses compatriotes. Une absence que la presse chilienne aussi n’a pas tardé à remarquer.
En attendant la configuration de nos traducteurs automatiques pour le début effectif de la séance de questions au capitaine des Lions, nos confrères sud-américains nous interrogent sur le vide des chaises qu’ils croient être un boycott collectif. « Vos collègues sont-ils fâchés ? Pourquoi ne viennent-ils pas à votre conférence de presse ? » Sans nous-mêmes avoir compris pourquoi nous étions les seuls deux noirs (Raphael Happi et moi, Josiane Matia étant une métisse blanche confondue à une journaliste européenne) dans cette grande salle. Nous essayons gentiment de polir : « Vous savez que notre pays est très éloigné d’ici, et comme la compétition va durer pour nous, certains ont préféré encore profiter de la famille pour arriver seulement le jour du match. »
Une raison à laquelle nous-mêmes croyions vraiment à ce moment-là. Nous avions d’ailleurs d’autres raisons de le croire : Le match d’ouverture entre La Russie et la Nouvelle Zélande étant en cours dans une autre ville (Saint Petersburg), il était possible que les hommes de médias du Vert – Rouge – Jaune aient fait un déplacement. A quelques heures du match le lendemain, Jean Jacques Ewong, le vétéran photographe (métisse blanc lui aussi) et Léopold Yamdjeu nous ont rejoint au centre de presse.
Emile Zola Nde Tchoussi, journaliste employé à la fecafoot s’était installé directement à sa place, dans la tribune de presse. En somme, Josiane Matia, Leopold Yamdjeu, Raphael happi Mbiele, Jean Jacques Ewong, Emile Zola Nde Tchoussi et David Eyengue Nzima sont les seuls journalistes camerounais accrédités rencontrés dans les couloirs de la compétition.
Il faut tout de même noter que certains journalistes non accrédités ont fait le déplacement de Moscou sous la bannière de la FECAFOOT tous frais payés comme supporters des Lions, alors qu’ils n’auront pas l’accès à l’information légale et officielle. Recrutés sur la base des critères inconnus, ces « privilégiés » auraient encaissé chacun trois mille euros, soit deux millions de nos francs pour la balade géante dans le pays de Vladimir Poutine.