Une nouvelle affaire vient entacher la réputation de Valentin Nkwain, président de Victoria United, le club de Limbé. Selon plusieurs sources concordantes, le dirigeant aurait séquestré son propre gardien de but, Parfait Djomeni, qu'il soupçonne d'avoir "vendu" des matchs. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent le joueur dans une situation préoccupante qui laisse craindre pour sa sécurité.

Ces images ont suscité une vague d'indignation dans le milieu sportif camerounais, à l'exception notable de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), dont le silence est interprété par beaucoup comme un aveu de complicité.

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la relation privilégiée qu'entretient Valentin Nkwain avec Samuel Eto'o, président de la Fécafoot. Depuis l'accession de l'ancien international camerounais à la tête de l'instance dirigeante du football national, Victoria United a connu une ascension météorique, passant de la ligue régionale à l'Elite One en seulement deux ans.
Un parcours d'autant plus remarquable que le club végétait dans les bas-fonds de la ligue régionale du Sud-Ouest depuis des années, malgré les moyens financiers de son président et unique actionnaire.

L'alliance entre les deux hommes semble reposer sur des intérêts bien compris. D'un côté, Samuel Eto'o, légende du football mais novice dans la gestion administrative, qui nourrissait l'ambition de diriger la fédération. De l'autre, Valentin Nkwain, homme d'affaires disposant d'importantes ressources financières et désireux de créer une dynastie sportive avec son club.

Cette entente, documentée notamment par l'analyse des communications entre les deux hommes publiée sur Camfoot.com, aurait permis à Eto'o de bénéficier d'un soutien financier conséquent, tandis que Nkwain se voyait promettre les clés du succès sportif pour son équipe.
Selon plusieurs observateurs du football camerounais, Valentin Nkwain profiterait pleinement de cette relation privilégiée pour agir en toute impunité. "Comme il le dit à ses proches, la Fécafoot c'est lui et personne n'y peut rien", confie une source proche du dossier qui souhaite rester anonyme.

Les accusations à son encontre sont multiples : corruption d'arbitres, interruption arbitraire de matchs, et maintenant séquestration d'un joueur. Pourtant, aucune sanction disciplinaire n'a jamais été prononcée à son encontre par les instances fédérales.


Le cas de Parfait Djomeni, gardien de but de Victoria United, semble particulièrement préoccupant. Une plainte a été déposée pour "arrestation, séquestration et torture" contre Valentin Nkwain. Selon des proches du joueur qui ont pu communiquer brièvement avec lui, sa situation est alarmante.

Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu pour le football camerounais, marqué récemment par la controverse autour du limogeage du sélectionneur Antonio Conceição, que la Fécafoot attribue au ministre des Sports, Mouellé Kombi.

Pour de nombreux acteurs du football camerounais, cette situation illustre le système de "deux poids, deux mesures" qui prévaudrait actuellement à la Fécafoot. "Il y a un régime de droits pour les uns, et un autre pour les amis du meilleur Président de tous les temps", dénonce un dirigeant de club sous couvert d'anonymat, faisant référence au surnom que certains partisans donnent à Samuel Eto'o.