Depuis qu'il a pris les rênes de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) en 2021, Samuel Eto'o est devenu le premier président de l'histoire à résilier deux contrats d'équipementiers en l'espace de seulement deux ans.
Après avoir mis fin de manière unilatérale au partenariat avec Le Coq Sportif en juillet 2022, Eto'o vient de récidiver en rompant le contrat qui liait la Fecafoot à One All Sports.
Selon des informations divulguées il y a quelques mois par la Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou, les retards de paiement seraient à l'origine de la fin prématurée du contrat avec Le Coq Sportif.
Dès le 9 août 2022, la Fecafoot avait fait savoir par l'intermédiaire de son cabinet d'avocats que le contrat signé en 2019 sous l'ère de l'ancien président Seidou Mbombo Njoya prévoyait des obligations et des délais de paiement stricts. C'est le non-respect de ces obligations qui aurait contraint la Fédération à mettre en demeure son ex-équipementier.
« La Fécafoot insiste sur le fait qu'elle a patienté près de 60 jours, soit bien au-delà de son obligation contractuelle, pour signifier la rupture, laissant ainsi largement le temps à l'ex équipementier de régulariser sa situation », a déclaré Florian MBAYEN HEGBA, l'avocat de la Fecafoot.
Faute d'un règlement complet des sommes dues dans les délais impartis, la Fédération s'est alors « contrainte de rompre le contrat ».
Deux ans plus tard, c'est un nouveau contrat d'équipementier qui s'effondre sous la présidence d'Eto'o. Celui conclu avec One All Sports, une entreprise inconnue du monde du football, n'aura finalement duré que deux ans.
Là encore, les circonstances de la signature de ce partenariat restent mystérieuses. Mais sa rupture semble avoir tous les attributs d'un véritable tour de passe-passe raté.
One All Sports, inconnu équipementier de sports mécaniques, avait été choisi parmi de nombreuses autres marques plus renommées qui avaient postulé suite à la rupture du contrat avec Le Coq Sportif. Son patron, Mendhelson, était arrivé au Cameroun avec tambours et trompettes.
Mais très rapidement, les choses se sont gâtées. La vente des maillots, censée être un juteux business, s'est effondrée face à l'invasion du marché par la contrefaçon. One All Sports n'avait apparemment pas les moyens de tenir les engagements faramineux du contrat, à savoir un milliard de francs CFA (1,5 million d'euros) par an, sans parler du bus flambant neuf promis.
Pour éviter que le scandale ne lui soit imputé, Eto'o a finalement choisi la solution de facilité : résilier purement et simplement le contrat pour non-respect des clauses.
Si Eto'o a réussi à se débarrasser de ces deux contrats d'équipementiers, le contentieux avec l'ex-équipementier Le Coq Sportif n'est pas encore complètement réglé. La Fecafoot refuse toujours de verser les dédommagements liés à la rupture unilatérale de ce contrat.
Le bras de fer judiciaire se poursuit, tandis que la Fecafoot doit désormais se trouver un nouvel équipementier pour les prochaines échéances, à commencer par la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Une mission qui s'annonce périlleuse pour Samuel Eto'o, dont la gestion des contrats d'équipementiers est désormais sérieusement remise en question.