La décision de Guibai Gatama de ne pas participer au prochain comité exécutif de la Fecafoot, relance le débat sur la légitimité de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football après sa condamnation à deux ans de prison par un tribunal espagnol.
Selon le journaliste Njiki Fandono, si Samuel Eto’o peut poursuivre son mandat actuel, il ne saurait briguer un second mandat.
« L’article 36 parle du candidat, c’est clair. L’article 47 parle de la vacance de la présidence, c’est limpide. SAMUEL ETO’O FILS, président de la FECAFOOT, n’est pas sur le coup de l’un ou l’autre article, c’est indéniable, cohérent et logique. Mais il y’a une question. Au terme de son premier mandat de cinq ans, le président sortant et donc candidat à ce moment-là, sera-t-il encore éligible à la présidence du Comité exécutif de la FECAFOOT au regard de l’article 36 des statuts de la fédération ? Il me semble que non car, la rétro-activité qui fait incontestablement sens aujourd’hui aura cessé d’exister. Donc… Impossible pour SAMUEL ETO’O FILS de rempiler et faire dix ans à la tête de la FECAFOOT si l’on doit respecter scrupuleusement les textes comme c’est le cas actuellement. », explique-t-il.
Cette analyse est contraire à celle de Guibai Gatama, favorable à un départ immédiat de Samuel Eto’o . « Pour rappel, monsieur Samuel Eto'o Fils, signataire de la convocation du comité exécutif du 26 août 2022 n'est plus président de la FECAFOOT depuis sa condamnation le 20 juin 2022 à 22 mois de prison ferme pour fraude fiscale en Espagne, en vertu des dispositions combinés des articles 36 et 47 des statuts de la Fecafoot », a-t-il écrit.
Jean Bruno Tagne, le directeur de campagne de Samuel Eto’o doute également de la capacité de l’homme à achever son premier mandat. Il ne fait pas cas de ses déboires judiciaires mais évoque plutôt sa gestion personnelle de la Fédération camerounaise de football.
« Mais, s’il y a effectivement du bon dans son bilan, je suis globalement déçu, tempère Jean-Bruno Tagne. Le problème, c’est que la Fecafoot donne l’impression d’être gérée de manière très personnelle, et sans toujours de ligne directrice. Ses détracteurs l’attaquent notamment sur ce point, soulignant qu’il n’a pas attiré de nouveaux gros sponsors, comme il l’avait dit lors de sa campagne. A ce rythme, on peut se demander s’il tiendra jusqu’à la fin de son mandat. », avait déclaré le journaliste aux confrères du journal Le Monde.