Plusieurs affaires du football camerounais sont devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Parmi elles, le TAS a rendu ce jeudi un verdict en faveur de la Fédération camerounaise de football. Une petite victoire pour Samuel Eto’o, en attendant la grande affaire qui concerne la légitimité de son mandat, contesté par une partie des membres de l’Assemblée générale de 2009. Seulement, pour Youssoufa Assana, il s’agit d’une véritable escroquerie organisée par Emmanuel Maboang Kessack en intelligence avec Samuel Eto’o
Ce vendredi, le petit monde du football camerounais a été informé d’une sentence d’accord parties entre la Fecafoot et Emmanuel Maboang Kessack qui avait introduit un recours pour invalider le processus électoral de la Fecafoot. Aussitôt, plusieurs observateurs non avertis ont tôt fait de dire que les procédures au TAS étaient toutes mortes et que le mandat de Samuel Eto’o ne courait plus aucun risque. Sauf que les procédures déposées par 44 membres de l’AG de 2009 (8338 et 8456) sont toujours actives avec des sentences attendues dans les prochains jours. Mais… passons!
La sentence d’accord parties rendue ce 14 avril est en fait une authentique escroquerie dans la mesure où les procédures retirées par Maboang Kessack avaient toutes été pensées, initiées et financées par Samuel Etoo qui anticipait alors sur une éventuelle défaite à l’élection du président de la Fecafoot. Une fois la victoire dans la poche le 11 décembre, il devenait donc logique que les procédures tombent d’elles-mêmes. Et c’est ce que l’on a pensé en voyant la sentence de ce jour. On a pensé que le _* »patriotisme »*_ réclamé aux membres de l’AG de 2009 avait prévalu et que Maboang avait gentiment et patriotiquement accepté de mettre fin à ses procédures.
Mais c’était sans compter sur les appétits financiers du nouveau locataire de l’immeuble de Tsinga et de celui qui est désormais son _* »conseiller special »*_ et qui se met en mission même quand il ne va nulle part. Comme il fallait taper dans les caisses de la Fecafoot, les deux copains ont eu l’idée de _* »dédommager »*_ Maboang.
Ainsi, sans en informer l’assemblée générale qui l’a élu, encore moins le ComEx dont il est le président, Samuel Eto’o a unilatéralement décidé de sortir des caisses de la Fecafoot la coquette somme de 60 millions de FCFA (41 millions pour Maboang et prétendument 19 millions pour les honoraires d’avocats).
Et justement, en parlant d’avocats, c’est là où l’entourloupe voulue parfaite s’est effritée. Et à la lecture des documents de la convention entre la Fecafoot et Maboang Kessack, un nom est ressorti. Celui d’Élie Ekaïm, avocat suisse. C’est celui auquel Maboang a donné mandat pour négocier son dédommagement avec la Fecafoot. Jusque-là, rien d’étrange.
Sauf que quand on regarde les documents des procédures au TAS entre certains membres de l’AG de 2009 et la Fecafoot, on se rend compte que l’avocat qui défend les intérêts de la Fecafoot au TAS n’est ni plus ni moins que Me Élie Elkaïm.
Ainsi donc, au même moment, le même avocat (Elie Elkaïm) et le même cabinet (Lion d’Or), défendent la Fecafoot dans un dossier et sont supposement contre la Fecafoot dans un autre. Les deux dossiers concernant le même processus électoral!!!
Une escroquerie, savamment pensée, maladroitement orchestrée et terriblement cynique qui vient une fois de plus mettre au grand jour le règne de la gabegie financière qui a élu domicile à la Fecafoot depuis le 11 décembre 2021. La où Samuel Eto’o disait cette semaine avoir fait reculer les magouilles de _* »80 à 85% »*_, on se rend compte qu’il n’en est rien.
Bien au contraire. C’est désormais la Fecafoot des petits copains qui ont pour mission de s’en mettre plein les poches. Et pour cela, toutes les occasions sont bonnes. Même si pour cela il faut recourir à de sombres stratagèmes sur le dos des footballeurs et des clubs qui auraient bien eu besoin d’un coup de pouce à hauteur de 60 millions FCFA.