En vacance au Cameroun après une saison pleine en Asie, le sociétaire de Phitsanulok FC et ancien coéquipier de Christian Bassogog et de Fabrice Ondoa en sélections U20 et U23 nous raconte son année. En dressant son bilan sur le plan sportif, il revient aussi sur cette chanson qu’il a composée et qui lui a valu un prix en Thaïlande.
En tant que footballeur, d’où vous est venue l’idée de composer une chanson qui vous a d’ailleurs valu un prix en Thaïlande ?
En fait, le Roi Rama 9 de Thaïlande est décédé le 13 octobre 2016 à 89 ans, après 70 ans de règne. Son corps a été gardé pour être incinéré le 26 octobre 2017. A cette occasion, j’ai été inspiré et j’ai chanté pour lui en Thaï (langue locale, ndlr). Mon message consistait juste à dire que le peuple de Thaïlande reste fort malgré le malheur qui l’a frappé. Et que les Thaïlandais n’étaient pas seuls à connaître la douleur ; que tout le monde partageait la même peine. Cette chanson a créé un buzz dans tous les médias. De ma posture de footballeur, j’ai été honoré partout et j’ai reçu d’ailleurs un prix. Si vous entrez dans tous les sites de Thaïlande, vous allez me voir, porté en triomphe. Et puis, j’étais heureux, me voyant comme digne ambassadeur du Cameroun là-bas.
Avez-vous également le sentiment d’avoir été un digne ambassadeur du Cameroun sur le plan sportif ?
Avec mon club, le Phitsanulok Fc (club de D2, Ndlr.), on a terminé le championnat à la troisième position du classement. Sur le plan personnel, j’ai terminé quatrième au classement des buteurs avec 8 réalisations en 16 matchs. Je pense qu’il y a de quoi être fier, même si en tant que sportif, on espère toujours faire mieux à la fin des calculs. Surtout que j’ai passé huit semaines sans jouer en championnat pour cause blessure à la cuisse. Elle m’a tenu hors des stades et m’a empêché d’atteindre la barre des 17 buts comme ç’a souvent été le cas. Mais j’ai su continuer à travailler. Parce que le plus important pour moi a toujours été de sortir du terrain la tête haute. Vous savez, mon papa était footballeur (Henri Sobze alias « Soul », attaquant d’Aigle royal de la Menoua dans les années 80, Ndlr) et il me disait toujours : ton équipe peut perdre, mais pas toi. Donc, quand je sors d’un stade sans marquer de but, je ne suis pas content.
Il se dit que vous pourrez quitter la Thaïlande d’ici aux semaines qui viennent…
J’ai des contacts ici et là. Mais, pour le moment, je prends mon calme avant de prendre une décision pour l’avenir. Je suis encore sous contrat avec mon club. J’ai pour ambition de terminer meilleur buteur du championnat la saison prochaine. Et tout faire pour que mon club accède en division supérieure. Je suis quelqu’un qui ne regarde pas souvent loin. Parfois, quand tu es bien quelque part, il est bon d’y rester. Je me sens mieux en Thaïlande. Depuis 4 ans, je suis dans le même club. Le championnat thaïlandais n’est pas médiatisé. C’est la difficulté que nous avons de ce côté. On n’a pas beaucoup de visibilité. Mais, je crois que toute chose a un temps. J’ai été en sélection nationale Junior et Espoir. Comme tout footballeur, je continue à travailler pour être prêt, si un jour j’ai une possibilité de défendre les couleurs du pays. On est prêt à mettre de notre sang pour défendre le drapeau du Cameroun.
Vous parlez des sélections U20 et U23 où vous y aviez évolué avec certains joueurs de l’actuelle sélection fanion. Avez-vous gardé le contact ?
J’ai effectivement gardé des contacts avec Christian Bassogog et Fabrice Ondoa avec qui j’étais chez les Juniors. On se dit souvent bonjour. C’est une fierté d’avoir connu quelqu’un qui brille. On n’a pas toujours les mêmes chances et on n’a pas toujours le même destin. S’ils se sont avancés, cela ne veut pas dire qu’ils arriveront forcément les premiers. Je leur souhaite bonne chance. Je suis d’ailleurs très fier d’eux. Faire partie d’un groupe de Juniors qui a vu quatre éléments arriver en équipe nationale senior, c’est une fierté. Dans la vie, tout est possible.
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