Cette semaine, le Cameroun et le monde du football ont commémoré les 19 ans de la tragique disparition de Marc-Vivien Foé. Mais, il n’est sans doute pas le seul Lions Indomptables à partir dans des circonstances assez douloureuses. Valery Mezague en fait également partie. Le confrère Foot Mondial revient ce le destin tragique de ce Lion Indomptable arraché très tôt au monde des vivants.

La tragédie de Valery Mezague qui est passée inaperçue !!!

Né en France en 1983, Valéry n'a que 19 ans en 2003 lorsqu'il accepte de jouer pour le Cameroun, refusant une convocation en équipe de France junior. Les archives indiquent qu'il était un milieu de terrain extrêmement talentueux, celui qui avait l'aptitude technique pour dicter le rythme d'un match. Son ascension au niveau pro a été si rapide. À seulement 15 ans, il a été identifié par Roger Milla lors d'un tournoi de jeunes en France, et Milla l'a fait signer par Montpellier. Il dispute son 1er match pro à 17 ans dans un match de coupe et deux ans plus tard, il fait ses débuts en Ligue 1, marquant contre Nice.

Une «bataille» éclaterait plus tard entre la France et le Cameroun sur le talent générationnel, et en 2003, il choisirait l'équipe senior du Cameroun plutôt que l'équipe de France junior. La Coupe des Confédérations de la FIFA 2003 était son premier tournoi avec les Lions Indomptables, et il s'est bien intégré et a beaucoup aidé l'équipe. Le jour où Marc-Vivien Foé a chuté et est décédé, c'est Valéry Mezague qui l'a remplacé à la 75e minute.

L'ACCIDENT QUI A CHANGÉ SA VIE POUR TOUJOURS

Après l'enterrement de Foé, Valéry rentre en France. Un jeudi fatidique, le 31 juillet 2003, il conduisait dans Marseille pour aller retrouver sa famille. Il approchait de minuit et il se sentait fatigué au volant. Ce qui a suivi a été un accident mortel. Le joueur ne s'est réveillé sur un lit d'hôpital qu'après trois jours de coma. Les médecins lui ont expliqué qu'il avait été somnolent au volant. Il a dit qu'il n'avait pas pris d'alcool et qu'il se souvenait seulement d'avoir eu des vertiges. Il a subi un traumatisme crânien lors de l'accident et on lui a dit que sa tête ne serait plus jamais la même.

UNE CARRIÈRE EN MORCEAUX !

Six mois plus tard, Valéry fait son retour sur les terrains pleinement conscient du défi à relever. Cependant, il ne retrouverait jamais toutes ses capacités qui l'avaient vu progresser si rapidement. "Il y avait deux versions de Valery : celle d'avant l'accident et celle d'après", a déclaré plus tard son ancien ami Omar Daf.

"Il y a eu des moments sur le terrain où le joueur semblait déconnecté du jeu, et perdu dans ses pensées", a révélé plus tard l'ancien président de Sochaux Jean-Claude Plessis à SOFOOT.
Depuis son retour, Valéry n'a pratiquement pas passé deux saisons consécutives dans un même club. Après une saison de prêt à Portsmouth, il part à Sochaux et est de nouveau prêté au Havre où les choses s'arrangent et il est rappelé par le Cameroun. Il rejoindra ensuite Châteauroux, puis Vannes à la recherche d'une constance qui lui échappe. Il a ensuite quitté la France pour jouer pour Panetolikos et Bury FC, avec seulement 10 fois pour les deux clubs de 2011 à 2013, puis est resté plus d'un an sans club.

VALERY MEZAGUE DÉCÈDE !

En 2014, n'ayant toujours pas renoncé à son amour pour le football, et souhaitant toujours un renouveau, il rejoint Toulon en quatrième division française.
Le 15 novembre 2014, Valery MEZAGUE a été retrouvé sans vie dans sa maison, à l'âge de 30 ans, sans aucun signe de violence.
C'est la tragédie d'un joueur qui a été décrit comme un talent générationnel - un joueur qui était en passe de laisser ses propres empreintes sur les sables historiques de la riche histoire du football camerounais.