Le récent départ de Dieudonne Nké nous a permis de mener une enquête au sein de ce club adulé par les populations de Loum. Deux jours nous ont suffit pour glaner une panoplie de révélations, les unes aussi croustillantes que les autres. Il nous revient de constater qu'il existe un homme qui dirige en «dictateur». Et cet homme n'est nul autre que Pierre Kwemo, président du club et par ailleurs, maire de la ville de Bafang.

Le départ de Nké : Un faux prétexte

Coutumier de divorces fracassants d’avec ses entraîneurs, Pierre Kwemo a souvent dû changer de coach plusieurs fois en une seule saison. Dieudonné Nké est sa plus récente victime. En effet, lors de la 18ème journée, le président n'a pas digéré le nul vierge entre son club et Dragon de Yaoundé pourtant réduit à 10. Selon lui, l’entraîneur n'a pas fait son job surtout que les remplacements qu'il va commander ne seront jamais exécutés comme tel.

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Trois jours plus tard, après une nouvelle défaite contre Aigle Royal (2-0) à Dschang, le coach est limogé. Le motif prononcé en interne quelques jours plus tard est « des tensions de trésoreries ». Juste un simple argument pour entretenir le flou. Joint au téléphone pour comprendre exactement la cause de son départ, Dieudonné Nké nous confie que le président lui a « demandé d'arrêter » parce qu'il ne peut plus payer un entraîneur qui ne peut lui donner le titre. Mais peut t-on réellement être responsable des joueurs qu’on n’a pas soi-même choisi ?

Pierre Kwemo : Président - Entraîneur - Directeur Général ?

Recruté en début de saison, le Directeur général du club n'a que eu le temps de s'installer et est reparti. A Loum, les langues se délient «le directeur général ne pouvait plus supporter, il est reparti. C'est le président qui faisait tout, alors il s’en est allé», nous lance un habitant de Loum, fervent supporter du club.

Un seul homme gère l’équipe comme il l’entend. Il recrute joueurs, entraîneurs, supervise parfois les séances d'entrainement et surtout sort la liste des joueurs le jour du match. Comment ? Un joueur nous raconte : «c'est le jour du match que chacun découvre s'il est sur la feuille de match ou non. Après la dernière séance, chacun rentre, le SG nous envoie les messages le lendemain. On se retrouve pour prendre un repas et ce n'est qu'après ça que le président communique la liste définitive des joueurs au coach qui nous informe ». Plus tard, nous apprenons que l’entraîneur n'a pas le droit de riposter de peur des représailles. Les rares fois où il (Dieudonné Nké) s'est opposé à cette pratique d'un autre genre, le président lui indiquait sans gêne que «c'est comme ça qu'il a gagné le championnat il y a quelques années».

Il est donc clair que l’Union des Mouvements Sportifs de Loum est une équipe atypique, où le président recrute des techniciens et les joueurs, et s'ingère dans tout. Le récent départ de Dieudonné Nké va peut être permettre aux autres entraîneurs de réfléchir par deux fois avant d'embrasser la destination du Moungo.