Le sélectionneur du Cameroun sait que le match amical face à l'équipe de France, lundi à Nantes, sera «un exercice très difficile» pour son équipe
«Quelle saveur revêt ce match pour le Cameroun ?
Pour nous, ce sera un exercice très difficile et surtout un match de prestige. Au Cameroun, j’ai bien senti que tout le monde tenait à battre la France. Mais il faut être réaliste. Quand tu vois le bon travail réalisé par l’équipe de France ces deux dernières années et l’effectif qu’elle a, c’est évident qu’elle est bien en avance sur nous. On va être un très bon adversaire, mais pour moi, le résultat n’est pas le plus important. Je veux voir mon équipe faire un bon match. Dans les prochains jours, contre la Mauritanie, on se peut se qualifier pour la Coupe d’Afrique des nations 2017. Ce sera donc un bon test.
Vous venez d’être nommé à la tête de la sélection camerounaise. Comment comptez-vous relancer cette équipe ?
Nous sommes à un moment charnière pour le Cameroun, avec un bon mix d’anciens et de jeunes joueurs. Quand on se souvient de celle des années 1990, ça n’a rien à voir. Nous devons reconstruire cette équipe, avec discipline. Le plus important pour nous, c’est maintenant de faire un bon match et de voir où on se trouve. Ma manière de travailler sera différente de celle de mon prédécesseur (Alexandre Belinga). C’est notre premier examen contre une très bonne équipe. Il faudra rester mentalement à 100%.
L’équipe de France a enregistré plusieurs forfaits en défense, dans sa préparation à l’Euro. Pensez-vous qu’il s’agit du moment pour l’affronter ?
Ils ont quelques problèmes dans l’axe, c’est vrai. Mais ils veulent être prêts pour l’Euro. J’ai vu deux ou trois matches de la France. Je ne peux pas dire que je suis surpris. J’ai remarqué qu’ils avaient beaucoup d’automatismes dans le jeu, quels que soient les joueurs alignés. Peu importe qui joue, ça marche. Ça veut dire qu’ils ont fait un bon travail. Juste avant une compétition, c’est évident que c’est un problème pour Didier Deschamps de chercher encore le bon duo dans l’axe. Mais l’équipe est là et c’est le plus important.
Ce match intervient quelques semaines après deux tragédies, les décès du joueur Patrick Ekeng et de la joueuse Jeanine Christelle Djomnang. Pensez-vous que cela va ajouter un poids supplémentaire sur votre équipe ?
Ce sont des choses qui arrivent dans la vie. Il faut être conscient qu’on peut perdre des amis ou des proches à n’importe quel moment. Mais la vie continue. On aura une pensée pour eux en portant un brassard. C’est la seule chose qu’on peut faire.»