Enzo Zidane, fils aîné du grand Zinedine Zidane, a pris sa retraite à l’âge de 29 ans. Il veut se concentrer à autre chose, surtout à ses affaires. Sur le sujet, le journaliste Martin Camus Mimb s’est prononcé.
Ô nom du père ! Qu’il est difficile de donner un autre prénom à un nom qui est déjà établi. Zinedine va si bien à Zidane, que les Enzo et autres n’avaient d’autres choix que de rester à l’étroit. La volonté et les moyens y étaient, peut-être même aussi le talent, mais les motivations ne sont jamais les mêmes.
Nés dans des environnements de football, accompagnants leurs papas partout, le foot devient pour eux une quasi obligation, et non une passion comme il l’a été pour leurs pères. Ce n’est donc pas le niveau très haut où sont parvenus leurs pères qui est forcément l’obstacle. C’est que généralement ils sont juste conditionnés par un environnement, et ils font ce que papa fait, sans aucune motivation au départ, qui les pousseraient à quelque chose.
On ne peut pas dire que Jordy Cruyff qui a été poussé jusqu’à l’équipe première avec les Romario et Stoichkov, n’a pas eu le coup de pouce du destin. Mais alors, en dehors de mimer ce qu’il voyait son père faire, avait-il les ingrédients de motivation suffisants ? Même chose pour Enzo Zidane qui a fini par accepter l’évidence.
Mais il n’y a pas de théorie d’échecs pour ceux dont les parents ont précédemment réussi sur les terrains de football. Cesare Maldini a été un immense footballeur en Italie. Son fils Paolo Maldini est devenu l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire. Daniel Maldini le fils de Paolo est avec Monza au Calcio et dans les équipes jeunes d’Italie, une belle promesse.
Youri Djorkaeff a bien fait une grande carrière après celle de son père Jean Djorkaef. Kasper Schmeichel, fils de l’emblématique Peter Schmeichel est sur une trajectoire louable depuis peu. La dynastie Thuram, avec Marcus et Kephren, ou celle de Abedi Pelé, avec André et Jordan, montrent bien qu’avoir un papa champion n’est pas toujours une pesanteur pour creuser son propre trou.
Admettons cependant aussi que les Papas qui n’ont pas eu des carrières étincelantes, favorisent l’émergence rapide de leurs enfants footballeurs. Qui se rappelait encore que les pères de Claude Makelele et Rio Mavuba ont été internationaux dans les années 70 avec le Zaïre ? Ou que le père de Patrick Mboma était gardien de buts dans le Caïman de Douala ? Erling Haaland a presque fait oublier que son papa a joué avant lui au haut niveau, tout comme personne ne savait que le père de Carlos Baleba a joué en première division au Cameroun et même hors du Cameroun, comme Sergio Busquets dont le père, Carles Busquets a joué pendant dix ans au FC Barcelone, mais comme doublure de Zubizareta.
Ce qui est évident et facile pour eux compte tenu de la modeste carrière des pères, ne sera pas évident par exemple pour Timothy Weah, qui est parvenu au très bon niveau, mais très loin de la carrière de son père Georges Weah.
Justin Kluivert, fils de Patrick Kluivert actuellement avec Bournemouth, est tout aussi loin de la glorieuse carrière de son père. Isaac Drogba, Kenji Mboma et Étienne Eto’o sont lancés depuis quelques temps, mais il y a le poids du nom parental. Parce que Didier, Patrick et Samuel, sont allés trop haut. Messi et Ronaldo qui nous vendent les qualités de leurs enfants, savent pertinemment qu’une chose sera plus lourde que les godasses qu’ils peuvent leur offrir : le poids de l’histoire qu’ils ont laissé à la postérité. Ô nom du père, que ton histoire est lourde de conséquences.