Geremi Njitap, l’ex-star camerounaise du Real de Madrid, se livre en exclusivité au Buteur. Il revient sur la déconvenue des Verts et des Lions Indomptable du Cameroun dans ces éliminatoires CM 2018.
Pour l’ancien capitaine des Lions, l’élimination n’est pas un drame devant une grande équipe du Nigeria, mais cela devrait servir de leçon en prévision de la prochaine CAN 2019. Membre du conseil d’administration de la Fifpro qu’il rejoindra en décembre, Njitap pense qu’en football les échecs comme les victoires doivent être assumés en groupe. Entretien.
Tout d’abord, M. Njitap, où en êtes-vous avec votre syndicat ?
Ça va, les choses avancent bien. On s’organise en attendant que d’autres pays y adhèrent, à l’image de l’Algérie. On n’a pas encore pris attache avec les anciens joueurs professionnels algériens mais cela doit se faire, il faut bien lancer une association des joueurs professionnels en Algérie. Votre pays est un pôle du football africain, donc on attend votre adhésion dans cette structure qui protège les intérêts du joueur professionnel africain à travers le monde.
L’Algérie et le Cameroun sortis dès la 4e journée des éliminatoires, cela vous fait quoi en tant qu’ancien joueur ?
C’est une grosse surprise, personne ne s’attendait à un tel parcours de l’Algérie et du Cameroun dans ces éliminatoires. Pour nous, c’est une grande déception parce que je crois que nous sommes quand même un géant de l’Afrique, mais cela ne diminue en rien au mérite du Nigeria qui a vraiment pris une option. C’est une équipe en pleine reconstruction et qui a eu beaucoup d’ambitions par rapport à l’Algérie et le Cameroun, félicitations à eux. Pour moi, il faut dépasser cette élimination et en tirer les bons enseignements. Un mondial sans l’Algérie et le Cameroun sera triste pour l’Afrique.
Cette génération de joueurs talentueux algériens n’a finalement pas pu confirmer son Mondial du Brésil…
Oui, c’est une grosse surprise. L’Algérie, sur le papier, possède une très grande équipe, on ne peut pas nier cela. Seulement, le football c’est sur le terrain que tout se joue. C’est notre problème aussi au Cameroun. Je dois dire que l’Algérie a la chance de pouvoir compter sur des joueurs de qualité qui jouent dans des grands clubs en Europe, il faut juste mettre les ingrédients pour que cela marche bien comme en 2014 au Brésil. Je crois que le peuple algérien attendait beaucoup de cette équipe, mais bon, il faut que ces joueurs-là se remettent en question et préparent les prochaines compétitions.
L’entraîneur espagnol est décrié, après deux échecs contre la Zambie, est-ce le vrai problème de cette élimination ?
Vous savez, je suis quelqu’un qui n’aime pas trop parler de l’entraîneur, surtout en sélection. C’est vrai que c’est au sélectionneur de donner le ton, c’est-à-dire c’est lui qui doit trouver la bonne formule comme on dit, mais parfois il faut aussi chercher le problème ailleurs.
C’est quoi le problème, selon vous ?
Cette équipe algérienne est composée en sa majorité de joueurs nés en Europe et qui jouent dans les championnats étrangers, et lorsqu’ils sont appelés à jouer en Afrique, ils sont confrontés à une autre mentalité, un autre contexte de jeu et d’environnement avec des conditions très difficiles à surmonter. Je crois que les joueurs algériens pèchent un peu dans cet aspect-là, mais cela devrait leur servir d’expérience, il ne faut pas commettre la bêtise de tout reprendre à zéro.
Un mot sur ce prochain match Cameroun-Algérie ?
C’est une rencontre de prestige pour notre jeune équipe qui se prépare déjà pour la prochaine CAN, ça devrait être le cas pour l’Algérie après son élimination. J’espère que ça va nous servir pour repartir sur de bonnes bases et dépasser cette élimination du Mondial 2018. Le grand bonjour à mes amis algériens.