Une nouvelle secousse vient d'ébranler la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). Benoît Angbwa, secrétaire général adjoint de l'instance, a présenté sa démission dans des circonstances qui révèlent des tensions internes profondes au sein de l'organisation dirigée par Samuel Eto'o. Cette démission s'accompagne d'une révélation explosive concernant les liens familiaux qui uniraient le président de la FECAFOOT et son secrétaire général.
L'ancien footballeur professionnel Benoît Angbwa rejoint ainsi la liste croissante des personnalités ayant quitté l'équipe dirigeante de Samuel Eto'o. Après Ernest Obama Nana, Benjamin Pondi Otto, Benjamin Banlock et d'autres collaborateurs, c'est désormais au tour de l'ex-international camerounais de "quitter le navire", selon l'expression utilisée par nos sources.
Cette nouvelle défection intervient dans un contexte déjà tendu pour la gouvernance du football camerounais, marquée par des critiques récurrentes sur le style de management et l'organisation interne de la fédération.
Dans sa lettre de démission adressée directement au président Samuel Eto'o, dont notre rédaction a obtenu copie, Benoît Angbwa expose sans détour les raisons de son départ. Il dénonce notamment "des conditions de travail devenues exécrables et incompatibles avec l'exercice serein et efficace de [ses] missions", pointant du doigt un "harcèlement moral et psychologique" qu'il attribue explicitement au secrétaire général en fonction, Isaac Noé Mandong.
Angbwa énumère plusieurs manifestations de ce harcèlement allégué :
"Propos méprisants et dévalorisants, parfois insultants"
"Restrictions excessives entravant l'exercice de [ses] fonctions"
"Antipathie et agressivité verbale"
"Refus manifeste de collaboration et acharnement injustifié"
"Critiques systématiques à visée dénigrante"
Ces accusations graves témoignent d'un climat délétère au sein de l'administration de la FECAFOOT, contrastant avec l'image de renouveau que l'ancienne star du football camerounais souhaitait incarner depuis son élection à la présidence.
Mais l'affaire prend une dimension encore plus sensible avec la révélation exclusive, rapportée par le journaliste Boris Bertolt, selon laquelle Isaac Noé Mandong, le secrétaire général mis en cause dans cette démission, serait l'oncle du président Samuel Eto'o. Cette information, si elle se confirme, soulèverait d'importantes questions sur la gouvernance de l'institution et sur d'éventuels conflits d'intérêts au sein de la direction.
Cette relation familiale, jusqu'ici non publiquement déclarée, pourrait expliquer certaines tensions internes et alimenter les critiques concernant le népotisme qui affecterait le fonctionnement de la fédération.
La démission de Benoît Angbwa soulève plusieurs interrogations sur les pratiques de gestion au sein de la FECAFOOT. Comment un environnement professionnel aussi toxique, tel que décrit par l'ancien secrétaire général adjoint, a-t-il pu s'installer? Pourquoi le président n'a-t-il pas réagi plus tôt face à ces comportements allégués?
Par ailleurs, l'accumulation des départs de collaborateurs proches depuis la prise de fonction de Samuel Eto'o interroge sur sa capacité à stabiliser son équipe dirigeante et à instaurer un climat de travail serein.
Quant à la révélation du lien familial entre le président et son secrétaire général, elle pose la question de la transparence dans les nominations aux postes clés de la fédération et du respect des principes de bonne gouvernance que l'ancien capitaine des Lions Indomptables avait promis d'instaurer.
Cette nouvelle crise intervient à un moment crucial pour le football camerounais, engagé dans plusieurs compétitions internationales et confronté à des défis majeurs pour le développement du sport roi dans le pays.
La FECAFOOT et son président devront rapidement apporter des réponses à ces interrogations et prendre des mesures pour restaurer la confiance, tant au sein de l'institution que vis-à-vis des acteurs du football national et des partenaires internationaux.
Dans sa lettre de démission, Benoît Angbwa conclut néanmoins sur une note de gratitude, remerciant pour "les expériences professionnelles enrichissantes acquises au sein de la Fédération", tout en demandant son certificat de travail conformément aux dispositions légales en vigueur.