Gouvernement, leaders d’opinion et religieux ont dénoncé ces pratiques dégradantes à plusieurs reprises, en appelant à la restauration de la dignité humaine.
Les différents scandales sexuels qui saturent la toile ces derniers temps choquent. Le 21 juin dernier, le ton grave, Marie Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de |a Famille (Minproff) est montée au créneau pour condamner fermement les images et vidéos pornographiques d’une adolescente de 18 ans balancées sur les réseaux sociaux.
Entourée du ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguene, du secrétaire d’État au ministère de l’Éducation de base, Asheri Kilo et du secrétaire général au ministère de la Communication, Félix Zogo, le Minproff n’a pas caché son indignation. « L’acte Le gouvernement monte au créneau. en lui-même est déjà ignoble. Le publier l’est encore plus », a-t-elle martelé, avant de les qualifier d’« odieux et malsains, qui chosifient la jeune femme. »
Marie-Thérèse Abena Ondoa avait alors appelé à une synergie d’actions des pouvoirs publics, des autorités politiques, judiciaires et religieuses, ainsi que de l’ensemble de la société pour une lutte contre les auteurs de ces pratiques. Les chefs de familles avaient été invités à s’impliquer davantage dans l’encadrement de leurs enfants. Aux auteurs de ces actes, le Minproff demande de prendre conscience du péril, de la détresse morale et psychologique dans lesquels ils plongent les victimes et les familles.
Pour montrer leur ras-le-bol suite à cette affaire de publication d’images et de vidéos d’une mineure, des centaines de femmes sont descendues dans la rue, précisément devant la chaîne de radio où travaille un des suspects de cet acte déplorable. D’un autre côté, la communauté religieuse n’est pas restée en marge de cette levée de boucliers.
Dans une lettre pastorale publiée le dimanche 8 août 2021, l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, a exprimé ses inquiétudes face aux signes tangibles de déclin des valeurs morales : la diffusion de vidéos obscènes sur les réseaux sociaux. Pour le prélat, cette pratique qui va à l’encontre de la pudeur et des bonnes mœurs prend chaque jour des proportions inquiétantes dans la société camerounaise et est en contradiction ouverte avec la Parole de Dieu et les valeurs ancestrales.
Pour mettre fin à ce fléau, Mgr Samuel Kleda avait invité tous les Camerounais à s’impliquer dans le redressement moral dont leur pays a besoin, afin que soit restaurées la dignité de la personne humaine et une citoyenneté responsable. En même temps, il avait exhorté le gouvernement à intensifier la lutte contre la cybercriminalité, à promouvoir l’éducation morale et à punir sans complaisance les auteurs de tels actes .