Avec l'affaire Martinez Zogo, nous sommes en pleine répétition de ce qui nous attend au départ de Paul Biya, un Grand Désordre National.
Nous, Camerounais, avons l'habitude de dire que nous ne voulons pas d'ingérence étrangère dans nos affaires, que nous devons gérer nos propres affaires... Avec ce que j’observe, l’autre là va nous dépasser, gérer nos problèmes entre nous. Ce qui se passe actuellement est juste inqualifiable. Entre les mauvaises habitudes acquises durant toutes ces dernières décennies faites de tricherie, de corruption mentale, de mauvaise foi, de positionnement personnel dans les débats, entre le tribalisme où ce qui est dit dépend désormais des origines ethniques de celui qui le dit, entre les limites intellectuelles de ceux qui parlent, entre le raisonnement villageois où l'on voit la République selon le prisme de sa culture tribale, entre la haine cultivée contre les autres qui bride toute logique, les insultes, l’opportunisme, le lynchage systématique... c'est un grand désordre national qui nous attend, nous Camerounais.
La guerre civile qui nous attend a déjà commencé sur les réseaux sociaux avec l'affaire Martinez Zogo. Comme avec radio milles collines au Rwanda, la violence est d'abord exprimée, verbalisée avant le passage à l’acte. Si nous mettons en parallèle les propos de Martinez Zogo sur la radio Amplitude FM et la brutalité de son assassinat, nous sommes déjà en plein dedans. Les Camerounais veulent du sang, la mort de Martinez Zogo dont beaucoup se fichent éperdument est une occasion pour les uns d'en finir avec les autres.
On voit les Paul Biya Must Go demander à Paul Biya de régler les comptes de tel ou tel. Martinez Zogo ils s'en foutent, la vérité ne les intéresse pas, ils veulent juste tuer untel ou untel, ils veulent du sang. Plus étrange encore, ils espèrent que ce pays dans le "caniveau" sera le pays de la justice … juste pour en finir avec ceux qu'ils veulent exterminer. Le Camerounais n'a pas soif de justice, le Camerounais a soif de sang. Autre incongruité, le même système dont ils attendent la justice ne leur aurait jamais permis de faire une marche à la poste centrale pour Martinez Zogo mais cela ne leur pose pas de problème.
Même si on leur dit aujourd’hui de mettre Franck Biya à Etoundi pour régler les comptes à ceux qui doivent absolument saigner, ils le feront. L’incapacité des camerounais à gérer eux mêmes leur problèmes sans Paul Biya est criarde. En son absence j’ai peur que l’ingérence étrangère soit la seule option pour éviter ce qui nous attend, le Grand Désordre National. Le sang nous est monté à la tête et comme chez certains peuples de notre pays, une fois le couteau sorti, le sang doit absolument couler. Si ce n'est pas celui de l'ennemi car nous aurions fait la paix, ce sera son propre sang, nous obligeant à nous faire hara-kiri.