Dépassé par les événements, surpris par l’élan de solidarité des populations du Southern Cameroon dans leur combat pour leur indépendance totale, le pouvoir de Yaoundé mise désormais sur la stratégie du « diviser pour mieux régner ».
Après avoir violé la frontière qui sépare les deux Camerouns depuis 1919, Amadou Ahidjo a, en 1972, divisé le Southern Cameroon en deux régions. Aujourd’hui, le pouvoir de Yaoundé et certaines élites du Sud-Ouest utilisent un certain Franklin Njume, enseignant à Buea pour jouer à fond cette carte de la division.
Ce dernier fait circuler en ce moment sur les réseaux sociaux un tract tribaliste intitulé DECLARATION ON THE PROTECTION OF OUR PEACE AND HOSPITALITY (déclaration sur la protection de notre paix et de notre hospitalité) qui accuse les « Ngraffi » du Nord-Ouest d’être à l’origine des troubles dans leur région, celle du Sud-Ouest.
Pourtant, les populations du Southern Cameroon (avant la division de 1972 en deux régions anglophones du Cameroun) à l’origine forment un peuple (au sens politique et non anthropologique du terme) lié par une histoire commune, un territoire délimité par des frontières internationales, une langue (pidgin) et régi par le système judiciaire de la Common Law.