Opinions of Monday, 25 June 2018

Auteur: Michel Biem Tong

Message aux ‘lanceurs’ de mandats d’arrêt internationaux

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Il est difficile de résister à l’envie de se demander de quel moule est fait le régime Aujoulat-Ahidjo-Biya qui contrôle le Cameroun depuis 61 ans aujourd’hui. Ainsi, à travers deux coups d’Etat constitutionnels (l’un en juillet 1961 et l’autre en mai 1972), vous annexez un ex-territoire sous tutelle de l’ONU destiné à l’indépendance, vous lui imposez vos lois scélérates, assimilez son peuple et ses dirigeants démocratiquement élu, vous en faites des citoyens de second zone et estimez qu’ils sont des « terroristes sécessionnistes » à interpeller où qu’ils se trouvent dans le monde juste parce qu’ils veulent « s’affranchir » de l’esclavage ?

Ainsi revendiquer son droit d’autodétermination, de disposer de lui-même en tant que peuple, défendre son territoire, est devenu du « terrorisme » maintenant ? A ceux qui lancent des mandats d’arrêt internationaux contre certains indépendantistes anglophones établis à l’étranger, à ceux des supporters, larbins et autres suiveurs moutonniers du régime de Paul Biya qui rêvent de voir Marc Bareta, Cho Ayaba, Tapang Ivo Tanku ou alors John Mbah Akuro interpellés par la police des pays où ils sont établis, jugés et éventuellement extradés vers le Cameroun, commencez d’abord par :

1-Faire du Cameroun un Etat de droit respectueux des conventions internationales et des valeurs de justice équitable, impartiale et indépendante

2-Vous mettre dans la tête que les pays dans lesquels sont établis ces compatriotes anglophones sont très attachés au respect du droit de la personne humaine notamment la liberté d’association, la liberté d’expression ainsi que le droit d’un peuple à l’autodétermination.

3-Reconnaître que dans sa communication N°266/03 à l’issue de la 45E session ordinaire tenue du 13 au 27 mai 2009, point 179, la Commission africaine des droits de l’homme reconnaît les Anglophones du Southern Cameroon comme un peuple, c’est-à-dire qu’en tant que telle, ils ont le droit de disposer d’eux-même y compris dans le cadre d’un Etat.

Espérons que ceux qui lancent ces mandats d’arrêts internationaux pensent au sort réservé à ceux émis à l’encontre des anciens ministres Essimi Menye, Dieudonné Ambassa Zang. Car je ne vois pas un pays (même pas le Vanuatu) exécuter les mandats judiciaires d’un pays où la justice est inexitante.

Osons croire qu’ils ont prévu suffisamment d’argent pour soudoyer les services secrets des pays où se trouvent ces indépendantistes anglophones de la diaspora afin que ces derniers soient mis à leur disposition comme ce fut le cas avec Sisiku Ayuk Tabe et Cie, kidnappés au Nigéria et mis à la disposition du Cameroun. Ces derniers ne sont toujours pas jugés jusqu’aujourd’hui.