Politique of Tuesday, 21 August 2018

Source: camer.be

Etoudi 2018: rude bataille entre Kamto et Biya dans l'Ouest

Maurice Kamto était à Bagangté le samedi dernier Maurice Kamto était à Bagangté le samedi dernier

Le chairman du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, conduit une caravane de meetings dans la Région du soleil couchant. A l’aune des performances politiques, comment compte-t-il défier la rude adversité des barons du Rdpc solidement implantés sur le terrain ?

Claironné tel un roi, glorifié tel un dieu, « Maurice Kamto fait peur ». Ils (les adeptes) n’avaient d’yeux que pour lui. Le candidat du MRC ne démarre-t-il pas en trombe ? Pourra-t-il, pourra-t-il pas pénétrer toute ou partie de la Région ?

La question est sur toutes les lèvres, taraude les esprits, attire de la curiosité. La réponse ne sera pas si imminente. Il faut attendre le résultat des urnes. Ce samedi 18 aout 2018, après Bafang et avant Mbouda, la caravane du MRC s’est ébranlée dans le Département du Ndé, « bastion imprenable » des costauds du parti de flambeau, en l’occurrence Marcel Niat Njifenji, Président du Sénat et de Jean Claude Mbwentchou, dynamique ministre de l’Habitat et du Développement Urbain.

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Rien qu’avec ces deux « fins stratèges », les analystes politiques reconnaissent que Kamto a fort à faire, mais « il peut y tirer son épingle du jeu, s’il met sur pied une sérieuse stratégie ». Le moins que l’on puisse dire, Maurice Kamto poursuit sa percée. De quoi donner du fil à retordre au légendaire ministre de l’Habitat, que même les adversaires subliment, « grand animateur du Rdpc qui ratisse large.

Ce monsieur a sans bruit quadrillé le terrain où il est d’ailleurs le plus présent, c’est l’homme le plus accessible du Ndé. Comment avec un tel gars, nous pouvons nous en sortir ? Il n’est pas du genre à nier l’existence de l’opposition, mais nous gère de manière sous-marine. C’est notre plus grosse forteresse, il est trop fort », a lancé dans la foulée, un cadre du Sdf venu au meeting du MRC, sans pourtant se résigner.

Quel discours ?

En l’état actuel de la situation, l’homme qui est présenté comme le principal challenger de Paul Biya, compte sur la verve et sur le verbe pour persuader les camerounais.

Dans son allocution de circonstance ce 18 aout à Bangangté, le démissionnaire ministre délégué auprès du ministre de la justice, garde des sceaux en 2011, sait déjà ce qu’il va offrir aux camerounais s’il est porté à la tête de l’Etat au soir du 7 octobre 2018, jour de la présidentielle. Il a presque tout fait pour s’attirer de l’admiration. Le fils de Baham a décliné son programme politique sous tendu par 5 points saillants, qu’il a appelé « 5 grands chantiers pour la modernisation du Cameroun ». Il entend ramener et reloger les déplacés des régions anglophones, « on va régler le problème anglophone et l’inscrire dans la constitution », a-t-il lancé.

Pour lui, dès son élection, le mandat du prochain président mettra 5 ans et renouvelable une seule fois, l’élection présidentielle sera à 2 tours, l’âge en droit de voter sera de 18 ans, la lutte contre la corruption va s’intensifier, un pacte de formation de la jeunesse pour combattre le chômage sera scellé, l’accouchement par césarien sera gratuit. Le convoiteur d’Etoudi est allé jusqu’à annoncer qu’il déclarera ses biens et avoirs s’il est vainqueur de l’élection du 7 octobre.

Le soutien

L’on a vu Célestin Djamen comme un poisson dans l’eau aux côté du boss. Le démissionnaire du Sdf se positionne comme un coéquipier de taille de Kamto. En Medumba (langue locale), le politicien a surfé sur les raisons de son choix au MRC, a surtout remercié les membres du directoire national qui l’ont accueilli comme un roi.

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Tout comme lui, dans la course pour la présidentielle du 7 octobre 2018, Maurice Kamto compte sur une base militante, constituée des différentes couches sociales, mais en majorité, des hommes de droits. C’est l’exemple de Me Petnga, épouse Tchoumi Jeannette, secrétaire de la fédération départementale du MRC pour le Ndé. Elle est déjà dans la danse et promet un large plébiscite à leur candidat.

Elle le présente comme « une légende de la vie nationale, une sommité des victoires du Cameroun engrangées sur le plan international, un érudit du droit, mais alors un politicien hors-pair, je veux dire celui qui fait saliver tout le monde pour la transformation positive de notre pays ». Me Petnga n’y va pas des mains mortes, son démembrement a déjà installé les bureaux communaux de Bassamba, Tonga, Bangangté et de Bazou et constitué 20 unités à Bangangté, 6 à Bazou, 7 unités à Bassamba et 12 à Tonga.

Le meeting qui a rassemblé près de 700 personnes a commencé sa phase protocolaire par le discours du communal de Bangangté, Nana Serges Branko qui a parlé d’un « atterrissage forcé du Pr Maurice Kamto. On est persécuté à Bangangté, la peur a changé de camp », mais que selon lui, tout s’est passé comme ils ont prévu.