Des neuf protagonistes sur la ligne de départ de l’élection présidentielle d’octobre prochain, une forte démarcation de quatre d’entre eux est perceptible.
Plus 6 millions de camerounais doivent se rendre aux urnes le 7 octobre prochain pour désigner le Président de la République. Neuf candidats sont en lice, parmi lesquels on retrouve en bonne place, Paul Biya, 85 ans, de la région du Sud, candidat à sa propre succession ; Joshua Osih 49 ans, originaire du Sud-Ouest ; Maurice Kamto, 64 ans, de la région de l’Ouest ; et Cabral Libii le plus jeune, à 38 ans, de la région du Centre.
Vu l’envergure de l’une de ces quatre personnalités, le déploiement des autres sur le terrain et la sympathie que suscite le plus jeune, on peut d’ores et déjà dire, sans grand risque, que le prochain locataire d’Etoudi, le Palais Présidentiel, va sortir de ce groupe et sera suivi de près par les trois autres.
D’abord le sortant, Paul Biya, qui sollicite un septième mandat de sept ans pour le compte du « Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais » (RDPC). Un homme d’expérience qui tient absolument à tenir sa Coupe d’Afrique des Nations en 2019, et à achever les projets structurants enclenchés.
Son parti politique au pouvoir depuis 1982, a tous les moyens en sa faveur (les finances et toutes les institutions intervenant dans le processus électoral), pour remporter cette élection attendue au Cameroun. Puisqu’il est presque impossible pour un Président encore en poste, de participer à une élection et la perdre par la suite, le « garant de la paix » comme l’appelle certains, « doit battre les autres, pour mettre fin aux instabilités socio-politiques vécues dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », comme affirment ses militants.
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Cependant, ces crises qui ne cessent de tuer des citoyens de ce pays, donne une marge de chance aux autres postulants ; le « Social Democratic Front » (SDF) surtout, qui est longtemps resté la principale formation politique de l’opposition (avec le plus d’élus après le RDPC), annonçant une rupture totale avec la politique du régime actuel. Son leader, Joshua OSIH étant de l’une des régions anglophones criant à la marginalisation et exigeant le fédéralisme, il peut bénéficier de cet atout, pour occuper la deuxième place, à défaut de prendre la première. Et le fait d’être acerbe dans ces propos, lui permet d’enregistrer plus de points.
Seulement deux autres concurrents (le parti « UNIVERS » et le « MRC »), bousculent sérieusement le « SDF », et effraient le « RDPC ». On voit bien les agitations qui ont eu lieu chaque fois que le parti de Maurice Kamto, le « Mouvement pour la Renaissance du Cameroun » descend sur le terrain pour la mobilisation de ces militants et potentiels électeurs.
Les cas du Nord, de l’Extrême-Nord et récemment de l’Ouest, sont assez parlants. Mais depuis quelques jours, cette notoriété du « MRC » est bafouée, à l’avantage de « l’Union Nationale pour l’Intégration Vers la Solidarité ». Proosper Nkou Mvondo et son candidat Cabral Libii, sont les plus adulés depuis le 21 août 2018. Les commentaires des sympathisants et partisans du parti « UNIVERS », le témoignent.
Cabral Libii a donc incontestablement vu sa cote de popularité grimper de manière exponentielle. Ce qui fait dire qu’il n’est pas à négliger dans cette course au fauteuil présidentiel.