Alors que les Camerounais sont toujours dans l’attente des résultats du scrutin présidentiel du 7 octobre dernier, le Directeur Général d’Election Cameroon (ELECAM) Dr Erik Essoussè vient de se prononcer sur le déroulement du scrutin. C’était lors d’une interview accordée ce jeudi à nos confrères de Cameroon Tribune.
Vous avez dû pousser un ouf de soulagement au soir du 7 octobre 2018 ?
Absolument ! Parce que depuis la publication du décret portant convocation du corps électoral le 9 juillet 2018, soit un mois et quelques jours seulement après ma nomination, il a fallu s’y lancer, et ce, avec l’appui de mes collaborateurs pour une organisation efficace du travail. Ceci nous a amené à mettre sur pied un ensemble de commissions sectorielles qui devaient faire le travail dans une chaîne bien organisée. Le matériel a été stocké à la Base aérienne de Yaoundé qui était notre site stratégique de travail.
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De là, nous avons déployé toutes les équipes qui ont travaillé sur place avec l’appui d’un millier de temporaires qui ont été recrutés. Avec tout ce monde, et l’encadrement du personnel d’Elecam, nous avons mis en place un plan de travail méthodique qui a permis d’avoir tout le matériel électoral sur le terrain deux semaines avant l’élection pour permettre d’anticiper. Ceci s’est fait à la chaîne. Cette organisation a permis que nous arrivions au résultat auquel nous sommes parvenus le 7 octobre 2018 parce qu’il était question d’éviter des balbutiements dans les bureaux de vote.
Cette organisation ne s’est pas faite uniquement au Cameroun ?
Tout à fait. Il y a eu des missions qui se sont déplacées à l’étranger pour faire le même travail, dans le même esprit d’anticipation. Ceci nous a valu les félicitations des missions diplomatiques et des postes consulaires où avait lieu le vote. Ici, comme sur le territoire national, nous avons eu le temps de parer aux petits manquements que l’on pouvait observer çà et là. Il était question d’éviter le stress de dernière minute qui peut amener des problèmes dans la chaîne de travail. Je tiens à relever que le déploiement ne concernait pas uniquement le matériel, parce qu’il y avait également les moyens financiers.
L’élection ce n’est pas seulement le matériel et les moyens financiers, il y a le personnel ?
Sur ce plan, nous nous y sommes employés après avoir procédé à l’acheminement du matériel sur le terrain. Cela nécessitait la formation des présidents de bureaux de vote, les agents de l’administration.
Cela s’est fait trois jours avant le vote. Il s’agissait d’environ 50 000 personnes à former. La formation consistait au respect de la législation, à la réception des électeurs et la gestion des bureaux de vote, la gestion des procès-verbaux. Ils devaient savoir que les procès-verbaux d’Elecam étaient ceux qui devaient faire foi en cas de revendication.
Comment a été gérée la question du transfert des électeurs qui voulaient changer de lieu de vote ?
Ce sont des questions que nous avons gérées bien avant l’élection. Cet aspect concernait notamment les personnes en déplacement. Cela a été le cas avec le président du Sénat qui a demandé un transfert, et même les diplomates qui ont été nommés entretemps par le président de la République et qui devaient prendre leurs nouvelles fonctions. Nous avons pu gérer cela. Tout cela a amené aux résultats que nous avons enregistré et que tout le monde salue aujourd’hui.
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S’il y avait des améliorations à apporter dans le processus électoral, elles iront dans quel sens ?
Pour nous en tenir à l’organisation matérielle, nous devons continuer à faire des progrès dans la formation pour nos personnels, afin de leur donner toujours des fondamentaux, c’est-à-dire, mieux continuer à asseoir le fichier électoral, mieux le toiletter. Il s’agit aussi de renforcer l’affichage des listes provisoires et définitives. Il y a également le volet sur la distribution des cartes aux électeurs. Je pense que bien que personne ne peut nous dénier ce qui a été fait, il faut accélérer ces aspects pour un fichier plus assaini.
Parlant de l’étranger, peut-on envisager que vous alliez au-delà des 40 postes diplomatiques et consulaires qui sont aujourd’hui concernés ?
Bien sûr ! Mais cela doit se faire progressivement. D’ailleurs des postes consulaires ont été ajoutés à l’instar d’Ouésso au Congo, Nairobi au Kenya. Ces ouvertures sont envisagées.