Dans la religion catholique, le chiffre sept est marqué d'un fort symbolisme. Il représente entre autres, les sept dons du Saint-Esprit, les sept jours de la semaine... Arrivé à la tête du diocèse d'Obala en 2010, Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei célèbre cette année ses sept années d'épiscopat. Occasion pour le prélat de faire un premier bilan de son action.
Encadrement des associations et des jeunes, pastorale, construction de la cathédrale, formation des prêtres, l'évêque, dans cet entretien avec CT, revient sur ses principaux chantiers ainsi que les défis de l'année 2017.
Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei: « Il nous faut plus de ressources pour la construction de la cathédrale »
Evêque d'Obala.
Quel bilan faites-vous de vos sept premières années d'épiscopat à la tête du diocèse d'Obala? Durant cette période, le Seigneur m'a permis de bien comprendre la mission d'un évêque. La première est d'être le signe de la sainteté de Dieu auprès de son peuple. Il doit aussi être un serviteur. Fondamentalement, il doit rechercher l'intimité avec le Christ. Lorsque nous avons commencé notre ministère, nous avons fait un plan stratégique de sept ans. Notre premier axe stratégique a consisté en la réorganisation des structures de gestion du diocèse.
Le Conseil pour les affaires économiques est désormais fonctionnel et il y a une meilleure organisation de la curie diocésaine. Nous avons clarifié le rôle de certaines structures comme le Conseil épiscopal qui est devenu plus efficace, ainsi que le Conseil presbytéral.
Nous avons ajouté le Conseil diocésain des laïcs, qui n'existait pas. Au plan exécutif, les services diocésains sont devenus plus efficaces : la coordination diocésaine de la santé, le secrétariat diocésain pour l'éducation catholique, l'aumônerie des jeunes, le service diocésain de la communication, etc. Nous avons agi pour la gouvernance et une meilleure gestion du diocèse.
La procure travaille de mieux en mieux. Au plan des ressources humaines, nous avons mis en place un service diocésain consacré. L'un des domaines les plus visibles est celui de la réhabilitation et création des infrastructures et des œuvres sociales et pastorales : construction de chapelles, écoles, presbytères...
Quelle place a occupé l'encadrement des jeunes ? Il a occupé une bonne place. La Coordination diocésaine des activités socio-caritatives a été mise en place. Il y a dans ce cadre la création de l'Institut des sciences agronomiques, de l'environnement et du développement rural. L'école existe depuis trois ans. Nous avons lancé un projet avec la GIZ sur l'entreprenariat rural. Des formations sont données aux populations pour évaluer leur travail et voir s'il est productif.
Nous avons créé une association avec les catéchistes et des responsables d'association. Avec l'appui de l'IRAD et du MINRESI, nous voulons mettre en pratique les recherches de l'IRAD en élevage et en agriculture. Les catéchistes ont reçu des dotations pour faire de petites porcheries et arriver à devenir de petits entrepreneurs dans le domaine.
Le diocèse lui-même a agrandi sa porcherie-pilote. Nous avons lancé un grand programme de formation et spécialisation des prêtres, dans des domaines comme la gestion d'entreprise, la comptabilité, la communication, l'agronomie, l'économie, etc. Où en est-on avec le projet de construction de la cathédrale d'Obala ? Nous avons commencé les travaux en 2011. En 2013, le terrassement a été lancé.
Il y a eu des difficultés liées au diocèse et aux études à faire. Il y a eu un arrêt des travaux et, à présent, nous sommes en train de repartir sur des bases sûres. Le diocèse a connu un moment de tumulte en 2013. On ne construit pas dans ces conditions. Nous avons également dû changer d'architecte et de plans. Sur le plan de la projection, la toiture était plane.
Or le toit d'une cathédrale monte vers le ciel. C'est un symbolisme important. Nous sommes en train de finaliser les études. L'argent collecté pour la construction de la cathédrale s'élève à environ 100 millions de F. 75 millions de F ont été dépensés. Le projet va coûter environ 2 milliards de F.
Nous avons opéré des dépenses pour les études, le terrassement et le dédommagement des personnes qui devaient déguerpir du site, à hauteur d'environ 40 millions de F. Cette étape n'est pas encore terminée. Le solde disponible ne nous permet pas de commencer les fondations. Il nous faut plus de ressources pour repartir. Nous sommes en train de mobiliser les financements et les travaux reprendront le moment venu.
Une cathédrale ne se construit pas en un an. Saint-Pierre l'a été en un siècle. Le financement sera opéré par les cotisations des fidèles, la diaspora, les élites, les diocèses et organismes étrangers auxquels nous nous adressons. Sur quoi avez-vous mis l'accent au niveau de la pastorale ?
C'est le cœur même de la vie du diocèse. Nous avons établi un plan pastoral sur cinq axes publié en 2011. Chaque année nous avons adopté un thème spirituel. Parfois, nous nous rallions à celui qui vient du Saint-Siège. L'année dernière, le thème spécifique était celui de la Miséricorde. La première partie du plan pastoral étant achevée, nous avons commencé une nouvelle étape de six ans. Le thème retenu est « Une nouvelle Pentecôte pour la nouvelle évangélisation ». Tous les deux ans nous avons un sous-thème. Le premier c'est « Grandir dans l'intimité avec Dieu ». Puis, nous allons axer le thème sur la communion fraternelle.
Les deux dernières années nous allons réfléchir sur les axes de la mission. Quelles sont les perspectives du diocèse pour 2017 ? L'année écoulée a été marquée par des évènements importants, notamment la mort de Mgr Jérôme Owono Mimboé, fondateur du diocèse. Il y a aussi eu la nomination de Mgr Damase Zinga Atangana comme évêque de Kribi. Il a été vicaire général ici durant plusieurs années.
Il s'agit de deux gros départs. Mgr Jérôme avait orienté le diocèse pour que son Saint patron soit Notre-Dame-du-Mont-Carmel. On ne l'a jamais fêté solennellement. Ça sera le cas le 16 juillet prochain. Il y a aussi Saint Jean-Baptiste qui est fêté le 24 juin.
Nous aurons des célébrations du 25 juin au 16 juillet. Par ailleurs, en 2017, le premier objectif sur le plan organisationnel est d'améliorer la qualité de l'organisation du diocèse en mettant en place des procédures de gestion pour tout le diocèse. Sur le plan pastoral, nous voulons insister, dans le cadre de la nouvelle Pentecôte, sur l'expérience de rencontre avec le Christ. La Journée diocésaine des jeunes qui aura lieu en fin mars sera également un moment important.