Promesses fallacieuses, escroqueries, mensonges, délations, sont les modes opératoires de ces prophétismes.Chaque jour qui passe allonge la liste des plaintes et des récriminations d’hommes et de femmes spoliés et abusés par les « diseurs de bonnes nouvelles ».
Ils sont plusieurs, les camerounais qui se sont laissés séduire par les paroles mensongères de ces faux pasteurs qui écument nos villes, nos villages et nos quartiers. Les églises, notamment celles dites de réveil ont germé comme des champignons dans tous les coins et recoins des rues, de villes comme de campagnes. Même les maisons de familles n’ont pas hésité à la tentation de se transformer en temple du Seigneur où les nouveaux foïstes, « faux prophètes » pour la plupart, profitent de la misère des populations à qui ils promettent le miracle.
Qui veut un travail, un concours dans une grande école, un poste au gouvernement…, un seul remède : la prière non pas dans les églises traditionnelles respectives, mais exclusivement chez les nouveaux maitres de la foi, véritables bonbons pasteurs à l’ivoirienne. A la question de savoir pourquoi vos prières ne portent pas, ils vous répondent : « venez prier avec nous, vos pasteurs et prêtres ne connaissent pas Dieu, ils servent le démon ».
Les églises sont devenues des comptoirs de commerce où on vend tout et on achète tout. Vous voulez la bénédiction, vous voulez conserver votre emploi, devenir riche sans faire des affaires, réussir à un examen même sans étudier vos leçons, vous devez en payer le prix fort, malgré l’utopie du désenchantement auquel vous risquez de ne pas échapper.
Impossible de ramener de l’eau chez vous si vous voulez la bénir, l’eau se vend à l’église à un prix à tout le moins exorbitant. Le culte de la personnalité n’est pas du reste, le révérend docteur pasteur, c’est le Dieu vivant en live. Si vous êtes un bon fidèle eh bien!, vendez tout, donnez l’argent au pasteur et vous irez au Paradis. Quatre, cinq, six collectes de fond au bas mot, sont à l’ordre du jour chaque jour et à chaque messe ou culte.
Il faut cotiser pour l’I-PAD du pasteur qui n’est pas sans téléphone, pour la nouvelle voiture du pasteur, pour son vestimentaire qui prend déjà un coup de vieux… Ces nouveaux « magiciens du verbe » qu’on trouve à la tête des églises n’ont rien à voir avec la théologie de l’humilité qu’ils imposent à leurs fidèles pour mieux les rançonner. Ils sont plus frais que des diplomates, on dirait des mannequins en plein défilé de mode.
Malheureusement, malgré les actes de brigandage de ces escrocs, nombreuses sont les personnes qui se laissent toujours prendre au piège de ces « faux prophètes ». L’incrédulité, la misère, la pauvreté et l’ignorance de certaines personnes sont autant de faiblesses qu’exploitent sans vergogne ces escrocs, qui loin d’apporter des solutions aux problèmes des populations, exploitent celles-ci au nom de la religion.
Il est plus qu’urgent que les autorités se penchent sérieusement sur ce fléau social, cette nouvelle forme d’escroquerie qui appauvrit davantage de nombreuses personnes, crée des discordes et divisent les familles.