Deux sons de cloche divergents sur le problème anglophone se sont fait entendre la semaine dernière.
Trois jours après les évènements survenus dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les évêques de la Province épiscopale de Bamenda ont parlé de «génocide», d’«épuration ethnique» et «d’usage irresponsable d’armes à feu contre les civils désarmés».
Ils ont inscrit leur déclaration dans un communiqué ayant sanctionné une rencontre des prélats conduits par George Nkuo l’évêque de Kumbo, par ailleurs président de la Province épiscopale de Bamenda. Cette position n’a pas été au gout du reste des évêques. La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) a préféré être pondérée dans l’analyse des évènements survenus dans les Régions anglophones. La CENC a évité d’être excessive.
Le 6 octobre 2017 elle a rendu public le document présentant sa position. «Nous évêques du Cameroun condamnons fermement la violence d’où elle qu’elle vienne», a-t-elle écrit. Sur les ondes de Radio France internationale (RFI), Mgr Samuel Kleda Archevêque de Douala a apporté des éclaircis sur la position de l’église, quelques jours après la sortie du communiqué.
«Quand nous disons que nous dénonçons cela avec la dernière énergie, c’est parce qu’il y a eu des morts. Nous dénonçons cela avec la dernière énergie. C’est sûr que les conditions se radicalisent mais, il faut voir l’intérêt du pays ! Dans notre lettre, nous avons appelé à l’unité», a-t-il déclaré.
Un prêtre rencontré par notre confrère Mutations tentant d’expliquer la situation a déclaré sous anonymat dans son édition du 10 octobre 2017: «la conférence épiscopale nationale du Cameroun est une association des évêques.
Elle n’a pas une capacité juridique qui lui permet d’avoir une autorité sur les évêques. Elle a juste pour rôle de veiller à ce que tout ce qui doit se faire le soit. Les évêques anglophones se sont rendus compte que leurs confrères francophones ne mènent pas les mêmes combats qu’eux et ont pris position. Donc un simple communiqué de la CENC ne peut pas remettre en cause leur position».