Suspendu par Mgr Philippe Alain Mbarga, évêque d’Ebolowa, dans le sud du Cameroun pour des comportements contraires à l’éthique sacerdotale, le père Moïse Omié continue de rassembler des fidèles pour des séances d’exorcisme au nom de l’Église catholique brésilienne.
Le 10 août 2018, Mgr Philippe Alain Mbarga, évêque du diocèse d’Ebolowa, dans le sud du Cameroun, a signé le décret « Suspens A Divinis » du père Moïse Omié, prêtre de son diocèse. Le décret rendu public le même jour a été diffusé dans toutes les paroisses du diocèse d’Ebolowa.
Mgr Philippe Alain Mbarga reproche à son prêtre d’avoir « déserté les lieux d’habitation ecclésiaux pour aller habiter au quartier en se faisant entourer de toutes les lourdeurs incompatibles à la vie sacerdotale ».
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Plus clairement, selon des sources proches de la curie diocésaine, il est reproché au père Moïse Omié d’avoir abandonné le presbytère de la paroisse en construction d’Angalé, un quartier du centre-ville d’Ebolowa, où il était curé, pour aller s’installer dans un domicile privé dans la ville d’Ebolowa, chef-lieu de la région du Sud où il vivait en famille et s’adonnait chaque jour à des séances d’exorcisme.
Comportements et pratiques atypiques
Les témoignages recueillis auprès des chrétiens du diocèse d’Ebolowa indiquent ainsi que « le prêtre vivait ouvertement avec une femme et des enfants », comme l’indique Paul Azo’o, un fidèle laïc catholique de la paroisse Saint Bosco de Nko’Ovos au centre-ville d’Ebolowa. « Malgré nos monitions et nos exhortations lors de nos différentes rencontres, il n’a jamais daigné quitter le quartier », explique quant à lui Mgr Philippe Alain Mbarga.
Le père Omié attirait, en outre, des fidèles à son domicile privé pour des séances de prières et d’exorcisme. « Ce comportement et ces pratiques atypiques se justifient par son appartenance depuis août 2013 à un cercle qui n’est pas en communion avec l’Église catholique romaine.
Par ce décret, l’abbé Moïse Omié est suspendu de tout exercice de ses fonctions sacerdotales à savoir l’enseignement, le gouvernement et la sanctification », précise l’évêque d’Ebolowa dans son décret. Il exhorte par ailleurs les fidèles du diocèse d’Ebolowa à ne plus écouter les enseignements du prêtre suspendu, à ne plus prendre part à ses célébrations, et à ne plus se faire diriger spirituellement par lui, « puisqu’il n’en a plus le pouvoir ».
« J’appartiens désormais à l’Église catholique brésilienne »
Le père Omié que La Croix Africa a rencontré à Ebolowa indique, pour sa part, ne pas être concerné par le décret de suspens A Divinis de Mgr Philippe Alain Mbarga?: « J’appartiens désormais à l’Église catholique brésilienne. L’évêque d’Ebolowa n’a donc pas d’autorité sur moi, explique-t-il. J’ai d’autres supérieurs à qui j’obéis. Je voudrais donc rassurer mes fidèles de ne pas avoir peur et de venir aux prières de délivrances. »
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Dans le diocèse d’Ebolowa, cette attitude du prêtre ordonné en 2007 par Mgr Jean Mbarga, l’actuel archevêque de Yaoundé, alors évêque d’Ebolowa, a créé un fort émoi.
« Nous sommes vraiment bouleversés par cette situation qui arrive dans notre Église, témoigne Ernestine Amougou, une fidèle catholique du diocèse d’Ebolowa, et membre de la Légion de Marie. Nous allons continuer à prier pour lui, mais nous restons fidèles à l’Église catholique romaine. »