C’était au cours d’une cérémonie devenue un rituel et uniquement à eux consacrée. 15 des 43 prisonniers, ont reçu le sacrement du baptême suite à leur spectaculaire démarquage sur la voie des saintes écritures. Ces born again rompent ainsi avec le crime et considèrent désormais le Christ comme intermédiaire entre eux et Dieu.
Depuis 14 ans, Tchagna Jacqueline Rêve Angélique Love, ambassadrice de la MEU (Mission Evangélique Unie), 1e adjointe au maire de Bazou, se soucie des prisonniers de son territoire de compétence.
Elle veut établir un équilibre social entre ses frères et sœurs du milieu carcéral, qui y sont encore pour quelques années seulement. Son rêve c’est qu’à la sortie des geôles, qu’ils soient suffisamment préparés à être réintégrés dans le tissu social sans aucune forme de discrimination. La démarche holistique se greffant sur l’apostolat des prisons est ainsi entreprise pour atteindre ces résultats hautement importants pour le Cameroun qui met un accent particulier sur la sécurité et pardessus, a besoin de tous pour son édification.
Quand l’élite adhère au projet
Il y a 4 années déjà, la cérémonie est devenue une institution du fait qu’elle bénéficie de l’implication de l’administration et de l’adhésion populaire. Ce 21 janvier 2016, la tradition a été respectée. L’année s’annonce prometteuse pour ceux qu’hier, étaient encore des mis à l’écart, mais aujourd’hui, des âmes de bonne volonté leur donnent de comprendre qu’ils sont des êtres à part entière et non des êtres entièrement à part.
Sous le regard bienveillant de Tanyi Akwo Roquecegnol, souspréfet de l’arrondissement de Bazou, du procureur auprès des tribunaux de Bangangté, des cadres pénitenciers sous la conduite éclairée du régisseur Essoh Nyambe aimé Clotaire et des aumôniers des prisons, la fête était belle et colorée.
Des produits de première nécessité en l’occurrence du savon, de l’huile végétale, du riz et du sel, ont constitués l’essentiel du paquet minimum remis à tous les prisonniers incarcérés dans les 5 cellules que compte l’établissement. L’écran plasma et une démo offert par Yactchoua Tounoukeu Jérôme, maire de la commune du ressort, leur permettra d’être connectés aux informations du monde. Que dire de la contribution inestimable du Ministre Jean Claude Mbwentchou qui a rehaussé l’éclat de la cérémonie?
Quand le cœur des détenus change !
Le pasteur Tchetgnia, aumônier des prisons de la région synodale NdéMbam et inoubou, guidé par une inspiration et d’une improvisation divine a su trouver des mots justes pour toucher le cœur des prisonniers. L’homme de Dieu a traité de « vaux rien » ceux n’arrivent pas à capitaliser les atouts que dieu leurs a disposés. Pour lui, le prisonnier est un état d’esprit et que même hors des prisons, l’on peut être prisonnier.
Cette sagesse fait ainsi allusion à ceux qui n’ont pas la crainte de Dieu. A la fin de l’homélie, les 15 convertis ont juré sur l’honneur de toujours suivre Dieu comme créateur du ciel et de la terre. Dans leurs tenues blanches confectionnées par Tchagna Jacqueline, leur marraine, Ils ont été donc baptisés au nom « du père, du fils et du saint esprit », accompagnés dans les chants de louage, d’adoration par des autres prisonniers qui attendant l’année prochaine pour suivre le même rite divin.
La cérémonie de cette année est définitivement entrée en gare autour d’un repas de fraternité dressé à l’esplanade de la prison et apprêté par les soins de la marraine, laissant derrière elle, les prisonniers une fois de plus face à leur réel destin.