Dimanche 18 octobre 2015, la police a dû interpeller trois pasteurs à la paroisse de Beedi de l’Eglise presbytérienne camerounaise (Epc). Alain Claude Mbayen et Jean-Pierre Nkom d’un côté et Robert Cyrille Bikaï que reconnaît l’Epc, de l’autre, sont donc gardés à vue à la police judiciaire.
Sur décision de l’autorité administrative, le temple paroissial a été maintenu sous scellés. Les trois ministres du culte doivent répondre aux questions des enquêteurs au sujet de « troubles à l’ordre public » dont ils se seraient rendus coupables ce dimanche-là, en tentant de prendre le contrôle des lieux.
La communauté locale des croyants de cette chapelle religieuse a, en effet, assisté à une chaude empoignade entre deux groupes rivaux. Pour l’instant, c’est le seul reproche qui est mis à leur charge, précise une source proche de l’enquête.
L’affaire tire sa source d’un conflit vieux de deux ans, entre Alain Claude Mbayen le pasteur d’alors, des paroissiens de Beedi et le consistoire Sanaga. Selon des sources proches de M. Mbayen, il y a déjà quelque temps, certains fidèles ont demandé que leur pasteur soit maintenu dans leur paroisse afin d’achever des constructions.
Mais le consistoire aurait préféré le voir partir. De surcroît, le pasteur a même été rayé des effectifs des bergers de l’Epc en février 2014...
En riposte, le révérend défroqué de force et quelques-unes de ses ouailles sont entrés en dissidence, réclamant un droit à choisir leur pasteur et même à quitter le synode. A tel point que le temple sera scellé de juillet 2014 à août 2015.
« L’église leur reconnaît le droit de partir mais le problème, regrette Paul Calvin Nonyou, modérateur du consistoire Sanaga, c’est que M. Mbayen occupe le presbytère. Après avoir migré à Ndogbong, il est revenu dimanche, en compagnie du pasteur d’un autre synode (qui serait M. Nkom) et de gens de son groupe perturber la sainte Cène ».
Au-delà des poursuites que le procureur peut ouvrir, une autre plainte (pour vol du matériel de culte) contre le pasteur déchu et compagnie achève d’alimenter le conflit