Un an après la proclamation d’indépendance symbolique par les séparatistes des régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, la tension sécuritaire y est extrême. Le tout à une semaine de l'élection présidentielle.
Le nord-ouest et le sud-ouest sous black-out total. Ainsi peut-on résumer les « mesures spéciales » prises en vue de contenir les manifestations ou les actes de violence qui pourraient y survenir ce 1er octobre. Pendant 48h, les principales villes de ces deux régions anglophones vont vivre sous un couvre-feu particulièrement rude, étendu aussi bien en journée que pendant la nuit.
À Buea, dans le sud-ouest, les autorités administratives ont ainsi interdit toute activité de transport, aussi bien « publiques que privées ». Ils ont aussi décidé de la « fermeture des entreprises et débits de boisson ». Même les activités de loisirs sont suspendues, « qu'elles soient culturelles, sociales ou sportives ». Des mesures étendues à la ville de Tiko et à la cité balnéaire de Limbe, qui a été jusqu'ici relativement épargnée par les exactions des combattants indépendantistes.
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À Bamenda, dans le nord-ouest, le gouverneur a décrété des mesures quasiment identiques, les amplifiant par « l'interdiction des rassemblements et les réunions de plus de quatre personnes ». La circulation des motos taxis « est complètement suspendue ». Les bars et autres lieux de commerce devront rester fermés.
Ainsi, dans ces régions anglophones, le tour de vis sécuritaire a été porté à un niveau jamais égalé. Et ce pendant que diverses sources annoncent l'arrivée en semaine du président Paul Biya à Buea, dans le cadre de la campagne électorale.