Le président entame ce mardi une tournée en Afrique centrale. Les Camerounais que nous avons rencontrés espèrent que le chef de l'Etat français apportera un soutien militaire dans la lutte contre le terrorisme et parlera des droits de l'Homme avec son homologue, l'autoritaire Paul Biya.
Le président français Emmanuel Macron est arrivé pour sa première visite au Cameroun et en Afrique centrale, avec l'objectif de relancer les relations politiques et économiques entre les deux pays, en perte de vitesse, dans un contexte où la présence de la France dans ses anciennes colonies est de plus en plus remise en cause.
Le menu est copieux pour le dirigeant français : de la sécurité dans le golfe de Guinée à la lutte contre Boko Haram en passant par le conflit opposant dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis plus de cinq ans des groupes armés séparatistes aux forces de l'ordre, à l'économie, le programme est bien différent de celui de son prédécesseur, François Hollande qui avait effectué une visite éclair dans le pays, en 2015.
Mais surtout, Emmanuel Macron est attendu pour un entretien ce mardi matin avant un déjeuner avec Paul Biya et son épouse Chantal au palais présidentiel. L'entretien avec son homologue Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d'une main de fer depuis près de quarante ans, doit être l'occasion d'aborder tous les sujets, même ceux qui fâchent, dit-on. Emmanuel Macron avait provoqué l'indignation du pouvoir en déclarant en 2020, après avoir été interpellé par un opposant, qu'il avait « mis la pression sur Paul Biya » sur les violences « intolérables » dans ces régions.
A peine arrivé, les gestes du président français sont scrutés à la loupe par les Camerounais. Des jeunes Camerounais et africains ne se font pas contés l'évènement. Ils animent d'ailleurs un Space sur Twitter pour échanger, débattre et rassembler des idées de développement, de panafricanisme et de droits de l'homme. Et pour certains d'entre eu c'est fini pour Paul Biya. Son temps est passé.
#BiyaMacron https://t.co/qHYm6gyZRa
— Tim Skinny Prod (@TimSkinnyProd1) July 26, 2022
Valère Bessala n'est pas du geste et même avant l'arrivée du Chef de l'Etat français. Macron en complicité contre le Cameroun indique-t-il.
Selon ce dernier, « avec la complicité des Etats-Unis, il a manœuvré en vain pour faire vaciller et chuter le Président de la République du Cameroun : en couvrant ou feignant d’ignorer les casseurs des ambassades, en gardant le silence dans le dossier du retrait du Cameroun de l’AGOA (États-Unis) » indique le confrère Actu Cameroun.
« En gelant presque totalement la fourniture d’armes et de matériels militaires en faveur de notre pays au moment même où nous en avions le plus besoin, en monnayant au prix fort et prohibitif le repérage satellitaire des positions des ennemies terroristes du Cameroun (boko haram notamment), en infiltrant des artificiers français dans les lignes ennemies pour leur apprendre le maniement de certaines armes spécifiques et à fabriquer et poser des engins explosifs improvisés (EEI)… etc.
Les raisons de la venue de Macron ! C’est ce Macron-là qui vient. Mais pour quoi faire ? Et pour 36 heures chrono, comme son prédécesseur (24 heures) en 2015. En langage diplomatique, ce timing met au clair trois (3) vérités principales : les relations entre le Cameroun et la France restent tendues ; le Président Camerounais a plié l’échine du pays du Coq; Il y a urgence pour le Président français à rencontrer lui-même personnellement son homologue Camerounais.
Et pourquoi voudrait-il rencontrer Paul BIYA ? La principale raison est que BIYA a sabordé profondément le circuit et la chaine d’influence de la France en Afrique de manière générale, et en Afrique Centrale particulièrement. Il y a comme une colère sourde et sournoise dont le président Camerounais continue de flageller la France »