Actualités of Tuesday, 11 March 2025

Source: www.camerounweb.com

Comment le RDPC s’emploie à écarter Maurice Kamto de la course finale

Le régime veut nuire à Maurice Kamto Le régime veut nuire à Maurice Kamto

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) s’emploie à écarter Maurice Kamto en lui imputant à tort le contrôle de la Brigade anti-sardinards (BAS) en Europe, selon Christian Emvolo Emvolo. Le régime exploite les tensions tribales, à en croire le président d’Horizon d'intégration et de régularisation administrative (HIRA).

Le paysage politique camerounais a évolué vers un espace où l'opportunisme et la manipulation prévalent, reléguant l'honnêteté et la sincérité au second plan. Cette transformation est indissociable de la figure centrale qu'est Maurice Kamto. Reconnu pour son intellect, avocat international et homme de principes, Kamto est devenu un point focal de tensions politiques, non seulement à cause de ses idées, mais aussi de la perception qui l'entoure dans le contexte politique actuel.

Le manque de reconnaissance des qualités respectables de Kamto illustre une polarisation extrême. En effet, son opposition au régime du RDPC suscite des craintes palpables au sein de ce dernier. Face à une personnalité charismatique et populaire, le RDPC recourt à des stratagèmes pour discréditer Kamto, lui attribuant des liens avec la Brigade anti-sardinards (BAS), un groupe de la diaspora connu pour ses actions controversées. Cette accusation, dépourvue de fondement concret, semble davantage relever de la tactique politique que d'une vérité établie.

La question se pose alors : pourquoi ne pas incarcérer Kamto si les autorités sont convaincues de sa complicité avec la BAS ? Cette inconsistance met en lumière l'absence de preuves tangibles, renforçant l'idée que le RDPC use du tribalisme pour affaiblir son adversaire.

Le tribalisme, un fléau qui ronge la société camerounaise, apparaît ici comme un instrument de manipulation. En stigmatisant Kamto en raison de son origine ethnique, le RDPC cherche à diviser la population, à créer un fossé entre les différentes communautés. Cette dynamique rappelle les divisions historiques qui ont marqué le Cameroun, où les appartenances tribales ont souvent été exploitées à des fins politiques. Dans ce cadre, la peur d'une union autour d'une figure comme Kamto, qui transcende les clivages ethniques, est manifeste. Le pouvoir en place préfère exacerber les tensions plutôt que de favoriser un dialogue constructif.

L'analyse sociologique de ce phénomène révèle une société en quête de repères, troublée par des discours populistes qui exploitent les émotions et les sentiments d'appartenance. Les jeunes, en particulier, se trouvent pris dans un tourbillon où les revendications politiques s'entremêlent avec les identités ethniques. Cette situation facilite l'émergence d'un discours radical qui, bien que parfois justifié par des frustrations légitimes, peut également déboucher sur des dérives violentes.

L'histoire de Maurice Kamto illustre bien les défis auxquels le Cameroun est confronté. Sa position d'intellectuel et d'homme de droit ne doit pas faire oublier les manœuvres politiques dont il fait l'objet. En effet, son ascension dans le paysage politique a mis en lumière les failles du système en place, révélant une incapacité à répondre aux aspirations d'une population en quête de changement. Les tentatives de disqualifier Kamto, par des accusations de terrorisme ou de complicité avec des groupes extrémistes, ne sont que des manœuvres désespérées pour maintenir un contrôle sur un peuple dont les attentes évoluent.

Dans un tel contexte, il est essentiel d'interroger le rôle des élites intellectuelles. Ces dernières, souvent en retrait, doivent s'engager dans le débat public et participer à une réflexion collective sur l'identité nationale, la cohésion sociale et les voies possibles de sortie de crise. La montée du tribalisme au Cameroun dépasse le cadre politique ; elle est également le reflet d'une société qui peine à établir un socle commun, fondé sur des valeurs partagées et un projet de société inclusif.

Ainsi, le débat autour de Maurice Kamto et de la situation politique au Cameroun illustre une société à un tournant. Les enjeux sont multiples : la reconnaissance des diversités ethniques, la lutte contre l'opportunisme politique et la nécessité d'un dialogue sincère et constructif. Ce processus de transformation ne pourra se concrétiser sans une prise de conscience collective et un engagement de tous les acteurs de la société, qu'ils soient politiques, intellectuels ou citoyens. Le Cameroun a besoin d'une renaissance politique, d'un nouvel élan qui redonne sens à l'engagement civique et place l'intérêt général au-dessus des rivalités personnels et tribales.