Paul BIYA, président du Cameroun mais aussi candidat à la présidentielle du 07 octobre 2018 aura totalisé 36 ans à la tête de l’Etat. Mais déjà depuis 1962, il est dans les cimes de l’Etat. Si sa réélection ne fait pas de doute au vu de sa stature nationale, de l’implantation de son parti, de ses soutiens mais surtout de la faiblesse structurelle de l’opposition comme du code électoral très défavorable à celle-ci, il apparaît de plus en plus judicieux étant donné son âge qu’il pense à laisser à la nation camerounaise à travers l’élite de demain ses mémoires faute d’une véritable démocratie et d’une prospérité totale pour indiquer comment il a pu déjouer les ennemis in- ternes et externes pour que la paix soit véritable- ment une fortune pour son pays.
Paul BIYA avait pour pro- jet social dès 1982, la rigueur, la moralisation de la vie publique avant d’avancer vers la démocratie apaisée en 1990 et l’obstination pour la paix les années suivantes. Il avait aussi déclaré sur Radio Monte-Carlo (RMC) en 1983 : «Je voudrais qu’on retienne de moi l’image de l’homme qui a apporté la démocratie et la prospérité au Cameroun ». Cela supposait que le jour où il ne sera plus président le Cameroun serait un pays démocratique et prospère économiquement.
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Aujourd’hui, s’agissant de la rigueur, il n’en est rien. On en veut pour preuve les stades de la Can 2019 prévus pour être remis en 2016 qui avancent certes mais qui auraient dû être livrés de- puis. Ce n’est certaine- ment pas un exemple de rigueur ici. La moralisation n’a du tout pas marché comme le souhaitait le président. L’opération épervier. Cette vaste opération judiciaire initiée dans le cadre de la lutte anti-corruption lancée par le gouvernement du Premier ministre Ephraïm Inoni en 2006 lui-même arrêté en 2012, dans le cadre de celle-ci et la liste des dignitaires qui se trouvent incarcérés le démontrent.
Pourquoi ces projets de société si ambitieux n’ont-ils pas marché au goût du président ? Pour- quoi des dignitaires, des collaborateurs si proches ont-ils touché à la fortune publique dénaturant la volonté du Chef de l’Etat de laisser un pays pros- père le moment venu ?
Avions-nous des ennemis de l’intérieur cherchant uniquement à saper ses projets, ses actions pour leurs propres compte et ambitions personnelles ? Ses ennemis intérieurs servaient-ils par ailleurs d’autres ennemis plutôt extérieurs si l’on considère que les deniers publics tant pillés ne résident pas dans les caisses nationales encore moins dans des investissements nationaux profitant à la prospérité du pays souhaité par son chef ?
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Dans ces mémoires pendant son prochain septennat, Paul BIYA pourrait ainsi indiquer les causes endogènes et exogènes qui ont freiné à un moment la mise en œuvre de ses propres ambitions pour la moralisation de la vie publique, la rigueur, la démocratie et une véritable prospérité pour le pays.