Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, le président camerounais Paul Biya a procédé les 25 et 26 mars 2025 à un important remaniement des instances dirigeantes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Ce mouvement intervient à moins de six mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, dans ce que les observateurs politiques interprètent comme une opération de verrouillage du parti au pouvoir.

Parmi les nominations les plus significatives, Jeune Afrique relève celle de Laurent Serges Etoundi Ngoa, ministre des Petites et moyennes entreprises, qui prend le contrôle stratégique du Mfoundi. "Cette nomination consacre son ascension au sein du cercle présidentiel", analyse un cadre du RDPC sous couvert d'anonymat. Dans le Sud, la ministre des Postes et Télécommunications Minette Libom Li Likeng a été placée à la tête des délégations régionale et départementale de la Mvila, confirmant la montée en puissance des femmes au sein du parti.

Le remaniement n'a pas fait que des heureux. Basile Atangana Kouna, ancien ministre de l'Énergie et de l'Eau, voit ainsi ses ambitions politiques sérieusement compromises par son éviction de la Mefou-et-Akono. "Son absence dans les nouvelles instances marque probablement la fin de son retour en grâce", commente un analyste politique interrogé par Jeune Afrique.

Pour le professeur de science politique Armand Talla, interviewé par Jeune Afrique : "Ces nominations obéissent à une logique implacable : placer des fidèles sur tous les postes clés à l'approche de l'échéance présidentielle. Biya verrouille ainsi tous les rouages du parti en vue de la campagne à venir."