Les faits et gestes du chef de l’État français seront particulièrement scrutés au Cameroun, où il s'est rendu pour la première fois depuis son élection en 2017. Le président français a entamé ce mardi une tournée en Afrique centrale.
Il est arrivé pour sa première visite au Cameroun avec l'objectif de relancer les relations politiques et économiques entre les deux pays, en perte de vitesse, dans un contexte où la présence de la France dans ses anciennes colonies est de plus en plus remise en cause.
Lors de sa visite au palais de l'unité, la question de la succession de Paul Biya (89 ans) qui est au pouvoir depuis 40 ans était de la partie. Une journaliste de Radio France Internationale a interrogé le Chef d'Etat Camerounais sur ses intentions pour 2025.
Il a répondu : « Comme vous le savez le Cameroun est dirigé conformément à sa constitution et d'après elle le mandat c'est 7 ans. Quand ce mandat arrivera à expiration vous serez informé si je reste ou si je vais au village ». De quoi alimenter une fois de plus le flou sur sa succession. Certains ironisent sur cette réponse donnée en la qualifiant de "Théorie de la soustraction" après celle du danger de Rigobert Song Bahanag.
« La signature de l'accord militaire avec la Russie était une routine dans les relations diplomatiques qu'entretient deux pays dans une relation bilatérale. L'accord existait depuis et était venu à expiration. Il s'agissait de renouveler l'accord existant »
Telle a été la réponse crue qu'a servi le président Paul Biya à une question d'une journaliste de France Télévision.
Le Leader et député du PCRN, Cabral Libii n'est pas du tout d'accord avec la réponse donnée par le Chef de l'Etat à la question posée sur sa succession.
Sur Radio France France Internationale (RFI), Cabral Libii a indiqué que :« ça été un mauvais choix pour Paul Biya de préserver un mystère sur sa succession »
Le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) estime comme l'indique le confrère Actu Cameroun que Paul Biya doit organiser un Congres de son parti pour désigner son successeur.
« Dans son camp aujourd’hui, il y a tellement de personnes qui ont accumulé et expérience et argent que l’ambition sommeille forcement en beaucoup d’entre eux. La preuve c’est les guerres de faction que l’on observe actuellement au Cameroun qui affectent malheureusement le fonctionnement des institutions. Ça été un mauvais choix pour Paul Biya de préserver un mystère sur sa succession (...) Je crois qu’il doit arrêter ce petit jeu de cache-cache, qui de toute évidence ne porte pas de fruit. Il devrait plutôt se montrer plus précis sur la question. Le président Biya aujourd’hui doit se préserver pour être utile à celui qui lui succèdera au pouvoir. Si j’étais à sa place, ce que je ferai, j’organiserai un congrès, et je laisserai la base du parti se choisir le président qu’il veut voir. Ou alors je désignerais quelqu’un et je dirais : voici la personne que je pense être capable de me remplacer. Nous ne voulons pas que le pays subisse les affres des guerres internes. Nous voulons un jeu démocratique en 2025, qui soit saint (...) »