De retour d’Abidjan où il a pris activement part aux travaux du 5ème sommet Union européenne /Union africaine, Paul Biya président du Cameroun a déclaré la guerre aux sécessionnistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Loin des propositions et suggestion des partis politiques, société civile, partenaires extérieurs, ONG, jusqu’à son conseiller technique Christian Penda Ekoka, Paul Biya a préféré le langage de la répression contre une partie de son peuple qui demandait le dialogue sur la forme de l’état.
Au Cameroun, c’est Yaoundé qui décide qui va ramasser les ordures ménageres à Bamenda, Maroua, Bafoussam, l’hypercentralisation du pouvoir empêche les populations de créer des conditions pour leur épanouissements. Les ministres et cadres de l’administration publique sont multimillionnaires, d’autres milliardaires, l’article 66 sur la déclaration des biens dans ce pays deux fois premier dans le classement des plus corrompus au monde n’a jamais été mis en application.
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En abordant l’année 2018, Paul Biya est confiant pour un nouveau mandat de sept ans, son slogan de campagne,’’ les grandes finitions ‘’commencent à envahir la toile. En effet, en 2011 lors du début du septennat, Paul Biya a lancé une série de gros projets pour un Cameroun émergent en 2035. Sur le plan énergétique par exemple, le Cameroun a envisagé la construction de plusieurs barrages hydro-électriques, Lom Pangar, Memve Ele, Mekin , la réfection de Lagdo, Song Loulou etc… étaient envisagés, Paul Biya avait promis de faire passer le pays de 1200 Megawhat, capacité de production hydroélectrique à 3000 Megawhats en 2018.
Plusieurs chantiers sont lancés en 2012 : routes, ports, ponts, autoroutes, aéronautique, Camtel Mobile, etc…Lors de son message à la nation le 31 Décembre 2017, alors qu’il annonce l’inauguration de tous ces projets, un évènement majeur vient bousculer le destin politique du Cameroun : Christian Penda Ekoka.
Conseiller technique du président de la république du Cameroun, Christian Penda Ekoka, expert en économie de développement a toujours été contre la gouvernance de son patron, il organise une série de sorties médiatiques dans les medias de masses, télé, radio, web, etc… Le conseiller du président Biya précise lors d’un entretien avec Cameroun Liberty qu’il profitait à travers ces émissions pour rappeler au chef de l’état qu’il est le responsable ultime de la dérive économique du pays.
Louis Paul Motaze actuel ministre des finances était au cœur des projets, il a commencé après la sortie du Cameroun de l’initiative PPTE, comme le tout premier ministre camerounais de l’économie après l’éclatement du ministère des finances. Ensuite il ira Controller ses projets au secrétariat du premier ministère avant de retourner à l’économie, c’est lui qui pilotait pratiquement tous les projets de l’émergence, Paul Biya il sera muté aux finances, ‘’une manière pour le chef de l’État de lui dire d’aller rembourser toutes les dettes qu’il a contracté’’ précise une source au Cabinet Civil. Pour le seul BIP 2018, Ousmane Mey a révélé que plus de 2000 projets n’avaient aucun impact sur l’économie, projets financés par son prédécesseur, le premier ministre par la suite va signer un décret pour suspendre le financement des projets immatures.
Arrêt de financement des projets par la Chine
Depuis Novembre 2017,la Chine ne décaisse plus le moindre sou pour le Cameroun, plusieurs projets sont arrêtés .Rappelons que l’empire du milieu finançait plus de 70 % des projets au Cameroun(Entre 2007 et 2017 la chine a injecté plus de 6 milliards de dollar dans l’économie du Cameroun ) .
Paul Biya veut voir clair dans cette affaire, il accepte finalement de se rendre en chine, un an après l’invitation du président Chinois.
Dès son arrivée en Chine le 22 Mars 2018, Paul Biya découvre à travers les chinois les dégâts causés par son régime, il annule la rencontre organisée entre les opérateurs économiques camerounais et chinois, et revient de Chine avec la promesse d’un don pour l’assainissement en eau potable. Lors de ce voyage, le président Biya est allé en Chine sans son ministre des finances pour une rencontre qui portait sur la dette. Selon des sources proches de la présidence, la Chine aurait dit ne pas vouloir le voir sur son sol. Rappelons que Xi Jinping président Chinois en enlevant le verrou sur la limitation du mandat avait eu le soutien de la base du parti communiste satisfait de son combat acharné contre la corruption .Il avait fait exécuté certaines personnalités de premier rang impliqués dans les scandales de corruption.
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Le 17 Mai 2018, Paul Biya reçoit l’ambassadeur US au Cameroun. Peter Barlerin qui demande au président camerounais de quitter le pouvoir afin de rentrer dans l’histoire de la bonne manière. Entretemps, la crise anglophone prend une autre proportion, les morts sont comptés tous les jours que ce soit parmi les civils que dans l’armée. La pression monte dans le camp de Biya qui jusqu’ici n’a fait que suivre les instructions des faucons du régime,répression .
Un mois après la rencontre avec l’ambassadeur US, Paul Biya a une conversation téléphonique avec Macron qui envoi son secrétaire en visite au Cameroun. Le départ de Paul Biya apparait donc clairement comme la solution à la crise anglophone, dans les cercles fermés, c’est désormais claire, le locataire du palais d’Etoudi ne peut plus diriger le Cameroun, ni régler la crise anglophone.Seulement, il revient aux Camerounais de choisir eux même leur dirigeants.
Les enjeux sont désormais définis autour des faucons prêts à tout pour le maintenir au pouvoir.
‘’Au Cameroun il y a deux familles, ceux qui veulent maintenir Paul Biya au pouvoir parce qu’il leur sert d’agneau sacrificiel et ceux comme moi qui veulent l’aider en l’envoyant à la retraite.’’ Christian Penda Ekoka Conseiller de Paul Biya.
Campagne Présidentielle
Sans programme politique et refusant tout débats sur le bilan, le RDPC avant d’entrer en campagne a corrompu certains opposants politiques, acteurs de la société civile, universitaires, la campagne électorale du régime pour la présidentielle a été orientée vers la manipulation des populations .Pour casser son principal challenger, sachant qu’il avait perdu la jeunesse, le Régime Biya a suscité des candidats pour semer la confusion au sein de l’opposition et absorber une partie de ces jeunes.Mathias Eric Owona Nguini,enseignant d’université est devenu le symbole de la stratégie de communication du régime.Il publiait pas moins de trois posts par jours pour dénigrer le principal challenger de Biya, Maurice Kamto.Des sources diront de lui qu’il était la main invisible derrière la stratégie de communication du jeune candidat Cabral libii.
Ces jeunes candidats avaient pour but de décourager une bonne partie de l’électorat avec le concept de »coalition » plusieurs mois avant les élections sachant qu’une coalition à ce moment donné ne pouvait profiter qu’au régime. A quoi cela aurait donc servi à Cabral Libii ou Joshua Osih de réduire les chances du principal challenger de Biya d’avoir un grand nombre de votants s’il n’était pas capable de mettre dans les bureaux de votes des scrutateurs. Rien que dans la ville de Yaoundé, plusieurs dizaines de bureaux de votes n’avaient que des représentants du MRC et du RDPC.
Paul Biya, l’agneau sacrificiel
Que le meilleur gagne, tel semblait être la volonté du président Paul Biya pour la présidentielle 2018.Aucun observateur de l’Union européenne, américain ou asiatique, il revenait aux camerounais de choisir librement sans ingérence leur président.
Paul Biya a non seulement refusé un congrès du RDPC, il a refusé la mascarade autour de l’inauguration du port de Kribi, barrage de Memve Ele et du second pont sur le Wouri, durant toute la campagne présidentielle il n’aura fait qu’une seule sortie pour aller vers les populations. De sources crédibles, cette visite était plutôt symbolique pour la guerre qu’il a menée dans l’extrême nord contre Boko Haram. Paul Biya a fait un discours de 07 mn , a refusé de passer la nuit à Maroua, et est immédiatement retourné à Yaoundé.
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Tuez-moi mais vous ne prendrez pas le pouvoir
Le 02 Octobre 2018, Maurice Kamto est à Bafoussam pour un meeting de campagne, il est accompagné d’une figure emblématique de l’opposition camerounaise, celui la même qui comme il a l’habitude de dire, portait le président Biya dans les années 1990 .Albert Dzongang , membre de la coalition va faire une révélation qui passera sans doute inaperçu, il va dire : ‘’ Paul Biya m’a demandé de l’aider à perdre’’ et de poursuivre, ‘’On vous a dit que Niat est mort, il n’est pas mort il a fui, pour ne pas vivre la défaite du RDPC dans la région de l’Ouest’’
Selon certaines indiscrétions, Niat est sous haute protection en France, annoncé mourant en Suisse, il a été aperçu à Paris alors qu’il votait le 07 Octobre 2018.Il est président du SENAT et donc, successeur constitutionnel du président Biya. Cela fait bientôt un mois qu’il est hors du pays, le temps de la campagne présidentielle et de la promulgation des résultats. Paul Biya a le dernier mot s’il veut sauver le pays de la guerre civile, les thuriféraires du régime ne comptent pas lâcher, prêts à la confrontation pour conserver le pouvoir à travers l’agneau sacrificiel qu’est le chef de l’État. Le président Biya a donc l’occasion de prouver s’il aime le Cameroun ou le pouvoir, il dirige le pays depuis 36 ans et est âgé de 85 ans.
Jusqu’où sont-ils prêt à aller pour conserver le pouvoir, de quelle manière Biya souhaite-t-il rentrer dans l’histoire ?Le porte-parole du candidat Kamto a révélé il y a quelques jours un complot que les pontes du régime préparent dans les villes, ils seraient en train de recruter les casseurs qui vont semer des troubles qui seront attribués à Maurice Kamto.
Certains observateurs pensent que le régime Biya pour cette élection doit fabriquer un score lourd en faveur du candidat Biya pour lui faire croire qu’il a le soutien populaire, ils projettent organiser sur l’ensemble du territoire une marche de soutien parrainée par les sous-préfets. Paul Biya vivrait donc dans quel univers s’il n’est pas capable de lire ce que le monde entier en dehors de ses courtisans disent du pays, lui qui a la maitrise de Twitter ?