Actualités of Wednesday, 23 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Élections présidentielles : comment le destin de la Côte d’Ivoire et du Cameroun est lié

Élections présidentielles Élections présidentielles

De la nécessité d’élections présidentielles inclusives en Côte d’Ivoire et au Cameroun en octobre 2025… Par André Julien Mbem, essayiste et critique littéraire.

« La Côte d’Ivoire et le Cameroun, deux pays phares d’Afrique, organisent de manière quasi concomitante des élections présidentielles en octobre 2025.

Dans le landernau politique de chacun de ces deux pays, le débat politique, ou ce qui en tient pathétiquement lieu pour l’heure, est focalisé sur la capacité juridique des deux figures majeures de l’opposition à figurer sur la liste de départ lors de la prochaine élection présidentielle d’octobre 2025, à savoir Tidiane Thiam en Côte d’Ivoire et Maurice Kamto au Cameroun.

Jamais les esprits ne s’échauffent sur les voies et moyens pour que les jeunesses ivoirienne et camerounaise ne « prennent plus la route » des aventures et des périls migratoires dans l’enfer du Sahara, pour finir sans sépulture dans ce « cimetière méditerranéen », comme désignait en son temps cette mer des espoirs déçus de la jeunesse africaine, le pape François, de vénérable mémoire.

Jamais les esprits ne s’échauffent sur les politiques publiques à mettre en place pour donner un visage humain aux bidonvilles d’Abidjan ou de Douala, vider la capitale camerounaise de ses poubelles si abondantes qu’elles tiennent lieu d’adresses de rue. En Côte d’Ivoire comme au Cameroun, l’on entend depuis quelques mois la même musique inepte : « Tidiane Thiam ne sera pas candidat », « Maurice Kamto ne sera pas candidat ».

Et certains esprits troublés, parfois crétins, voire jaloux du parcours personnel exceptionnel de ces deux personnalités, qui reprennent de manière pathologique et moutonnière ces antiennes stupides, sont parfois ceux-là qui passent pour la crème de l’intelligentsia. C’est à se demander si pareille crème est comestible ? Qui prendrait le risque de s’en délecter ?

Or, quand on observe les convulsions du monde actuel, le grand chambardement auquel nous assistons, les enjeux cruciaux qu’ils induisent à court, moyen ou long terme et qui requièrent dans chaque pays la mobilisation optimale des forces de la création et de l’action, on ne peut qu’être atterré de constater que c’est ceux-là mêmes qui sont pourtant les « damnés de la terre », qui vivent parfois avec moins de 2 dollars par jour, qui n’ont toujours pas pris conscience de l’importance du capital humain dans les processus de transformation social et historique, encore moins dans les temps présents ; quelquefois, pour des raisons de repli ethnique ou la préservation de privilèges indument acquis.

La décision de radier des listes électorales en Côte d’Ivoire les principaux challengers au futur candidat du RHDP, au premier rang desquels Tidiane Thiam, est un acte de pur apartheid juridique. Il est encore temps, il est encore grand temps, pour le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, de se souvenir du forcing constitutionnel qui l’a rendu éligible en son temps, lui qui fut longtemps un paria de la scène politique ivoirienne. Le Sénégal aura été déchiré par une polémique similaire il y a quelque temps. La suite est connue.

J’ose espérer qu’au Cameroun en 2025, le peuple souverain, ne sera pas privé de son droit inaliénable à porter son choix sur le candidat qui l’aura majoritairement convaincu de son aptitude à garantir à la majorité des Camerounais une existence durable à « l’abri de la peur et du besoin ». Pour parvenir à cet horizon tant espéré, il ne faudra pas que le tordu l’emporte sur le droit ».