Engagé, le leader d’opinion Joseph Antoine Bell a pendant longtemps critiqué, parfois au vitriol, la gestion de la Confédération africaine de football par son compatriote Issa Hayatou.
Après 29 ans de règne comme président de la Caf, le dirigeant camerounais, candidat à un huitième mandat, a été battu hier jeudi 16 mars par le malgache Ahmad Ahmad pendant l’Assemblée générale élective de l’instance tenue au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie. Cette défaite inattendue de l’indéboulonnable Issa Hayatou, vient mettre un terme à un système où les dirigeants avaient, selon Joseph Antoine Bell, abandonné l’amélioration du jeu au profit des intérêts inavoués.
Interrogé depuis Douala par Radio Equinoxe dans un programme spécial organisé immédiatement après le résultat du scrutin, l’ancienne gloire du football n’a pas manqué d’apprécier le bilan des 29 ans de Issa Hayatou à la tête de la Caf. « Il a fait ce qu’il avait à faire à sa manière. Issa Hayatou a pris une Caf qui n’avait pas beaucoup de moyens.
Il a réussi à transformer la caf en une maison qui gagne de l’argent, qui rapporte beaucoup d’argent. Il a fait évoluer le football dans son organisation, mais je dois dire qu’ il n’a pas toujours écouté parce que précisément, ses collaborateurs les plus proches n’aimaient pas entendre le moindre son de cloche dissonant qui ne soit pas laudateur vis-à-vis de lui. Vous étiez tout de suite qualifié de quelqu’un qui lui voulait du mal. Ma critique fondamentale est par rapport au jeu.
Le jeu est le cœur de cette activité. Et il faudrait regarder ailleurs ce qui se passe. Ailleurs, l’enrichissement du monde du football passe par la qualité du jeu. C’est donc le jeu qu’on vend or en Afrique, nous avons vendu simplement l’émotion et le chauvinisme, mais la qualité du jeu n’a jamais progressé. Et donc, personnellement je critiquais l’action de Monsieur Hayatou. Ce n’est pas en oubliant ce qu’il a fait par ailleurs. Au contraire, je tiens compte de ce qu’il a fait, pour dire qu’il faut aller vers le jeu. Et aller vers le jeu veut dire être plus rigoureux à l’égard des Fédérations et de leur développement » a expliqué le champion d’Afrique 1984 et 1988.
Dans l’audio ci-dessous, l’intégralité de l’interview dans laquelle Bell Joseph Antoine a critiqué le bilan des années Hayatou et déclaré ses attentes par rapport à la nouvelle ère que va conduire Ahmad Ahmad: