Tout au long de la compétition, le Burkina Faso a pu compter sur ses éléments offensifs pour faire la différence, comme Préjuce Nakoulma (2 buts), ou Bertrand Traoré (1 but). Sur les deux dernières rencontres, c’est un ancien élément des Etalons qui s’est révélé: Aristide Bancé.
Héros face à la Tunisie
Agé de 32 ans, Aristide Bancé participe à la Coupe d’Afrique des nations pour la quatrième fois de sa carrière, avec en point d’orgue la finale perdue en 2013, face au Nigeria (1-0). Lors des trois précédentes éditions, il avait inscrit un total de deux buts. Au Gabon, il a fait encore mieux, malgré le poids des années.
Les réalisations d’Aristide Bancé ont d’ailleurs été décisives. Face à la Tunisie, en quarts, il a ouvert le score à la 81e minute, avant le deuxième but de Préjuce Nakoulma. Face à l’Egypte, il a marqué le but égalisateur, 1-1, qui emmenait l’équipe aux tirs au but lors de la demi-finale. L’attaquant de l’ASEC Mimosas est le seul joueur à avoir trompé le portier égyptien Essam El Hadary, qui était invaincu depuis 2010.
Paulo Duarte, le sélectionneur du Burkina Faso, va donc compter à nouveau sur cet attaquant athlétique (1,93 m pour 87kg), pour trouver la faille dans la défense ghanéenne. Aristide Bancé disputera son quinzième match en Coupe d’Afrique des nations, lui qui a connu sa première cape le 26 mars 2005 face au Cap-Vert. Il avait alors 21 ans.
Globe-trotter dans l’âme
Aristide Bancé reste un des joueurs burkinabè qui a le plus voyagé durant sa carrière. Au total, il a écumé 19 clubs, dans 12 pays à travers la planète. Son parcours a commencé en Côte d’Ivoire, où il est né, avec trois équipes en trois ans. Puis s’en suit le Burkina Faso et la Belgique où il restera trois saisons à Lokeren, sa plus longue période au sein d’une même formation. Le globe-trotter n’est qu’à ses débuts, avant des passages par l’Ukraine, l’Allemagne, les Emirats arabes unis, le Qatar, la Turquie, la Finlande, le Kazakhstan, l’Afrique du Sud, la Lettonie, et finalement un retour à la case départ, avec les Ivoiriens de l’ASEC Mimosas.
Un pari gagnant pour l’attaquant burkinabè. « Le retour en Afrique m’a beaucoup aidé pour cette CAN 2017, que ce soit au niveau du climat ou encore des terrains pas toujours au top. J’avais marqué trois buts et fait des passes décisives avant de venir pour la Coupe d’Afrique des nations et ça m’a évidemment mis en confiance. Le championnat ivoirien a été bénéfique pour que je vienne au Gabon m’exprimer avec mon pays », admet Aristide Bancé.
Souvent critiqué, l’attaquant des Etalons n’a pas oublié ses détracteurs : « C’est aussi une réponse apportée aux gens qui n’ont pas cru en moi, et qui disaient que mon retour à l’ASEC était un signe de fin de carrière. J’ai cru en moi et j’ai continué à travailler. La réponse, je l’ai donné sur le terrain », souligne le Bukinabè.
Très populaire au Burkina Faso, Aristide Bancé avait son fan club au Gabon. Certains n’ont pas hésité à faire le voyage. Pourtant, l’attaquant reste « humble », sa marque de fabrique. « Je ne suis pas forcément un grand joueur, mais j’ai envie de jouer et j’ai toujours envie d’apprendre. Je ne suis pas une star, je reste Aristide Bancé », assure-t-il. En cas de victoire face aux Black Stars, le Burkina Faso signerait sa deuxième meilleure performance lors de la CAN, après la finale perdue en Afrique du Sud. Et Aristide Bancé en sortira encore plus grandi.