Le 3 juillet 2018, un collectif de 32 entreprises, constitué de fournisseurs et autres prestataires de services sur des chantiers de construction des infrastructures de la CAN 2019, à Garoua, dans la partie septentrionale du Cameroun, a adressé un mémorandum au gouverneur de la région du Nord, Jean Abaté Edi’i.
A travers ce document, apprend-on, ces entreprises sollicitent une « intervention urgente pour le règlement de frais de prestations auprès de l’entreprise Prime Potomac », en charge de la construction des stades d’entraînement de Poumpoumré, de Rey-re, du Cenajes, du complexe Sodecoton et de l’Hôtel du stade.
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C’est que, apprend-on du document, après avoir fourni diverses prestations sur les chantiers susmentionnés, travaux confiés à la société Prime Potomac à la suite d’un contrat de près de 26 milliards de francs CFA, signé de gré à gré avec le gouvernement camerounais, ces prestataires ont accumulé des factures impayées qui avoisinent, selon eux, une enveloppe globale de 3 milliards de francs CFA, à ce jour.
« Nous traitons avec eux depuis le début des travaux. Il est arrivé que nous ayons des dettes auprès de certains de nos fournisseurs, qui allaient souvent à près de deux milliards de francs CFA. Mais, nous les avons réglées sans problème. Vous ne pouvez pas faire des affaires avec un partenaire qui vous paye régulièrement vos factures, qui sollicite régulièrement vos services et, du jour au lendemain, vous décidez subitement d’adopter une telle attitude », a confié au trihebdomadaire L’Œil du Sahel, le PDG de Prime Potomac. Avant d’ajouter : « des gens tapis dans l’ombre œuvrent pour que le Cameroun n’abrite pas la CAN 2019 ».
Cette sortie des entreprises prestataires a été précédée par un mouvement d’humeur organisé par des techniciens recrutés sur les différents chantiers, lesquels travailleurs réclament quant à eux des arriérées de salaires de trois à six mois.
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« Ce qui arrive aujourd’hui est peut-être spectaculaire, mais nous l’avons vu venir. En effet, nous avons été surpris de constater qu’il y avait des gens qui circulaient dans la ville depuis trois à quatre jours, pour proposer la somme de 10 000 francs CFA aux ouvriers, en contrepartie de la participation à un mouvement de grève en préparation », se défend encore le PDG de Prime Potomac.
Pour rappel, au moment de l’attribution du contrat de certaines infrastructures de la CAN 2019 à cette entreprise, des voix s’étaient déjà élevées pour rappeler que son promoteur, il y a quelques années, n’avait pas pu conduire à son terme un contrat avec la Fédération camerounaise de football, pour la construction d’un stade de football.