La livraison dans les délais des chantiers confiés à Prime Potomac à Garoua est redoutée. Entre autres acteurs, il y a l’ancien président de la Fécafoot qui s’inquiète de voir s’accélérer ses démêlées judiciaires et son ambition de revenir aux affaires à Tsinga prendre un coup d’arrêt. Lui qui avait rompu de manière abusive le contrat de construction des stades de la fédération avec l’entreprise de Ben Modo, avant de détourner les financements y dédiés, a manifestement perdu le sommeil. Les revendications salariales des employés de l’entreprise américaine dont la Caf s’est satisfaite de l’avancement des travaux dans son deuxième rapport d’inspection a fait l’objet d’une instrumentalisation avérée. Tombi à Roko Sidiki est fortement soupçonné de figurer parmi ceux qui soufflent sur les braises par médias et réseaux sociaux interposés.
Dans la guerre sans merci où faire échec à l’aboutissement des chantiers de la Can à coup de discrédit semble être l’obsession, le président de la République et ses proches collaborateurs, entre autres, le Sgpr, Ferdinand Ngoh Ngoh, sont frappés de toutes sortes d’anathèmes. Pour avoir attribué certains travaux de la Can, à Garoua, à l’enpreprise Prime Potomac.
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En cette fin de juillet 2018, la ville de Garoua baigne dans l’accalmie. Dans les différents sites qui hébergent les travaux des infrastructures de la CAN 2019, des commentaires et les casses perpétrés par des hordes de drogués instrumentalisés rappellent le passage de la tornade. L’épicentre de cette secousse aux allures de revendications sociales a été enregistré le samedi 21 juillet dernier lorsqu’une meute d’anciens employés de Prime Potomac, grossie de badauds, a assiégé la direction régionale de cette société prenant en otage le personnel et son Pdg, Ben Modo. Situé dans le très populaire quartier Roumde Adjia, à quelques encablures du stade éponyme, actuellement en train de subir une cure de jouvence. Ce site abrite surtout le chantier du nouvel hôtel de 100 chambres provisoire- ment baptisé « hôtel des sports ».
Une montée d’adrénaline aussi inexplicable qu’injustifiée puisque l’entreprise américaine, quelques jours plus tôt, avait entrepris le paiement des salaires. Ben Modo s’était même risqué de promettre la poursuite de cette opération jusqu’à l’apurement de la dette salariale des plus de 4000 employés recrutés dans ses chantiers quelques jours après. Sans aucun doute rassuré par l’évolution assez rapide des procédures de paiement des décomptes dans les différentes administrations concernées à Yaoundé. Et depuis la fin de semaine dernière, les employés de Prime Potomac passent à nouveau à la caisse.
Que des réclamations de salaires soient brandies comme prétexte pour justifier la prise d’otages de plusieurs heures perpétrées le 21 juillet dernier à Roumde adjia ne pouvaient que laisser perplexe. D’autant plus que dans leur furie déstabilisatrice, certains manifes- tants n’ont pas hésité à perpétrer des casses, à semer la peur et menaçant d’attenter à la vie du Pdg de Prime Potomac. Dans la capitale régionale du Nord, peu le reconnaissent publiquement, les responsables administratifs et sécuritaires savent que ces drôles d’incidents tout comme ceux survenus auparavant ne sont pas fortuits.
« Nous avons eu plusieurs alertes » confie l’un des hauts responsables locaux. Il renchérit en expliquant que « quelques jours avant son arrivée, nous avons déjoué un plan visant à perpé- trer des actes de sabotage de la visite d’évaluation du premier ministre, Philémon Yang. C’était un plan monté de toutes pièces ». Dans ce sillage, on signale des arrestations. L’exploitation de certains pyromanes par les services de sécurité et renseignements a confirmé ce qui se trame et que chacun à Garoua feint de ne pas savoir: la déstabilisation des chantiers de la Can 2019 pour empêcher la fin des travaux dans les délais.
Une issue qui pourrait déboucher à un retrait de l’organisation de la compétition au Cameroun. Ce scénario, les ennemis de Paul Biya, le chef de l’Etat et grand architecte des infrastructures dédiées à la prochaine coupe d’Afrique des nations, caressent le rêve de le voir concrétiser. Dans la ville, les rumeurs persistent sur la poursuite de ces actes de sabotage des chantiers de la Can et les soupçons sont omniprésents.
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Lorsqu’il annonce la livraison des stades d’entraînement dont il a la charge à Garoua, trois mois avant les délais prévus par son contrat, Ben Modo, sans nul doute, s’attire idéalement la foudre de ceux pour qui pareille issue représente un cauchemar. L’éloignement du théâtre des évènements n’a pas réussi à écarter Tombi à Roko des rangs de ceux qui, dans l’ombre, tirent les ficelles et soufflent sur les braises. La fin des travaux des stades d’entraînement dédié à la Can 2019 à Garoua par Prime Potomac rapprocherait définitivement l’ancien président de la Fécafoot des portes de la case prison.
Tout comme il verra du même coup son rêve de reprendre les rênes de l’instance faîtière nationale de football se briser. Il est au centre de nombreuses manœuvres pour la reconquête du poste de président de la Fécafoot. Les actes de grogne sociale enregistrés à Garoua s’accompagnent d’une campagne médiatique savamment orchestrée. Petits et grands soutiens de l’ancien président de la Fécafoot essaiment les plateaux de télé et de radio. Plusieurs journaux et les réseaux sociaux sont mis à contribution.
L’un de ses lieutenants parmi les plus fidèles, Nyassa Soleil, également cité dans plusieurs dossiers sombres dans la gestion de la Fécafoot évolue d’ailleurs à visage découvert. Celui qui s’est révélé à l’opinion comme gardien des équipements du Canon de Yaoundé, sous le magistère de l’ancien président Paul Eyebe Lebogo, dispose d’une chaîne de radio urbaine et d’un tabloïd, à parution épisodique. Suffisant pour assurer en partie la publication des pamphlets et autres méchancetés concoctés contre le président Paul Biya. Encore aux affaires à Tsinga, Tombi à Roko s’était fendu d’une correspondance mettant en garde le chef de l’Etat contre l’attribution d’un marché de la Can 2019 à Prime Potomac.
Contrarié par la décision présidentielle intervenue plus tard, il est désormais établi qu’il la digère mal. L’homme s’était déjà démené en août 2017, à travers une campagne de dénigrement similaire, au lendemain de l’attribution du marché par la présidence de la République, à discréditer le choix du chef de l’Etat.
Le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, est loin de s’être extrait du guêpier. Curieusement, tandis qu’aucune allusion n’est faite sur l’évolution satisfaisante des chantiers confiés à Prime Potomac, des articles abondamment distribués prétendent lui attribuer des amitiés avec Ben Modo. Ce qui, évidemment, est faux. « Je n’ai jamais été soutenu par le ministre Ferdinand Ngoh Ngoh ou même une autre personne », martèle sans cesse Ben Modo. Expliquant d’ailleurs que « Si l’ambassade des États-Unis ne s’était pas impliqué dans ce dossier, je n’aurai jamais eu ce marc