La question n’est pas pour plaire à Ahmad Ahmad et à déplaire aux Camerounais même si le président de la CAF peut se réjouir de la question.

Depuis deux ans, des remous sociaux agitent le nord du pays et empêchent le sud de dormir. Dans ces turbulences sociopolitiques, le pays est confronté à un double challenge: organiser une CAN avec un cahier de charges qui a gonflé subitement avec le nombre de participants de 24 à 32, à deux ans de la date butoir. Et ce n’est pas fini, puisque la confiscation politique a mis les anglophones du nord du pays en ébullition.

De simples revendications et contestations, les choses en sont arrivées presqu’à un point de rébellion. Le nombre de réfugiés qui ont fui le Cameroun, augmente de façon inquiétante au Nigéria. L’infiltration des Boko Haram est facile et le temps est assez suffisant pour organiser le désordre le moment venu.

Rien ne dit que la situation se calmera d’ici 2019. Et il suffit qu’une action terroriste se produise au Cameroun dans l’intervalle ou à l’approche de l’ouverture de la CAN pour la CAF, assise à croupetons sur la Racine de Corneille et Boileau de La Fontaine bondisse sur l’aubaine. Il faut envisager tous les scénarii, le Cameroun devra éviter même de faire péter le pétard pour avoir les oreilles dressées. Le souvenir de la CAN d’Angola organisée au forceps a coûté cher au Togo. Peut-on donner la garantie aux amis inconditionnels du Cameroun de venir dans l’incertitude et la peur au ventre ?

Le Cameroun a du pain sur la planche et le sommeil léger. Que dire du pays plan B ?

Quant au COCAN guinéen, il n’a qu’à dormir sur ses lauriers et attendre le jour de la fête pour apprendre à danser. Les Ivoiriens, eux, sont en train de mettre les bouchées doubles pour ne pas être pris de court. Ils la veulent, leur CAN, pour dire merci à ADO qui doit s’en aller et que ce n’est pas le jour de chasse qu’on dresse les chiens et pour ne pas surtout subir la pression de Ahmad Ahmad.