La Coupe d’Afrique des nations 2002 avait une saveur particulière, puisqu’elle se déroulait quelque cinq mois avant la Coupe du monde de la Fifa, Corée/Japon 2002. Grâce à un collectif solide et invincible, le Cameroun y va y confirmer sa position de cador du continent.
Vainqueur de la CAN 2000 aux tirs au but face au Nigeria (2-2 a.p., 4 t.a.b. à 3), le Cameroun se présente plein d’ambition au Mali pour défendre son trophée. Surtout que les Lions indomptables impressionnent sur le continent, à l’image de leur campagne des éliminatoires pour la Coupe du monde 2002 (une seule défaite en huit matches). Placés dans un groupe assez relevé avec le Togo, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo, les coéquipiers de Samuel Eto’o affrontent la Rdc pour ouvrir la compétition dans le groupe C.
Mais en voyant les 22 acteurs entrer sur la pelouse de Sikasso, les spectateurs et observateurs n’en reviennent pas : les Camerounais, portés par leur capitaine Rigobert Song, sont vêtus d’un maillot sans manches. Tels des joueurs de basket-ball. En l’absence de règlement à ce sujet, le corps arbitral ne s’oppose pas à cette tenue et les Lions indomptables peuvent disputer la compétition sans problème. Mais le plus important c’est ce match de quart de finale assez difficile que remporte le Cameroun à sa bête noire l’Egypte. Le but Camerounais avait été inscrit à la 62eminute par Patrick Mboma.
Ghana 2008: Abou Trika envoie les Pharaons en finale
L’attaquant de la sélection égyptienne se mue en tueur de Lion et brise le rêve des Lions en inscrivant l’unique but de la partie (1-0).
Cette finale de la CAN 2008 est un match hautement tactique. Le doyen des coachs de la CAN, du haut de ses 70 ans, Otto Pfister a joué sur l’arme des Lions indomptables, la tactique. Les Pharaons d’Egypte, on le sait, sont incontestablement craints de tous. C’est l’équipe la plus pleine techniquement avec un volume de jeu important. Pour se faire, les Lions devaient être plus frais pour contenir le jeu explosif égyptien. Les Lions n’en ont pas disposé. Alexandre Song, le milieu récupérateur, incertain au départ puis finalement titularisé n’est pas en possession de tous ses moyens et se voit prier de laisser sa place à Gilles Binya.
Mais entre-temps, les Pharaons qui ont pris goût à aller contre Idriss Carlos Kameni semblent prendre le dessus du match. Le portier du Cameroun est obligé de sortir le grand jeu. En fait, ne remplace pas le neveu du capitaine Song qui veut. Le milieu camerounais va souffrir tout au long du match, du fait de son absence. Samuel Eto’o Fils est introuvable dans la défense égyptienne, lui à qui la défense a servi un traitement de roi. A contrario, l’Egypte met le turbo dans la deuxième partie du jeu. Le match ne pouvait pas avoir un autre verdict. Et de 6 pour l’Egypte, qui prouve ainsi être décidément la meilleure de l’Afrique.
CAN 2010: le Cameroun s’écroule
Une raclée et une revanche. L’Egypte fait coup double en se débarrassant à Benguela du Cameroun grâce à un début de prolongation foudroyant et un doublé de son capitaine Ahmed Hassan en quarts de finale.
La motivation guerrière de Samuel Eto’o n’aura donc pas suffi. Le sort s’acharne sur la sélection entraînée par Paul Le Guen. Dans une rencontre parfaitement maîtrisée la plupart du temps, le milieu de terrain camerounais, Emana, a pourtant ouvert le score à la 26e minute sur un corner direct, prolongé involontairement par Hassan. Mais le capitaine égyptien se charge lui-même d’égaliser suite à une frappe lointaine mal appréciée par Kameni, le gardien du Cameroun (1-1, 37e). Symbole de leur domination stérile, les Camerounais ont obtenu la bagatelle de 20 corners. Mais les Egyptiens se sont montrés plus solides mentalement. En 5 minutes de prolongations, les joueurs du Caire ont définitivement tué le match.
C’est d’abord Nagy Gedo qui profite d’une mauvaise passe en retrait de Geremi pour crucifier Kameni (92e). Trois minutes plus tard, Hassan frappe un coup franc mal dégagé par le gardien camerounais. Le ballon vient rebondir sur le poteau puis sur la ligne. L’arbitre accorde alors le troisième but, pourtant non valable (3-1, 95e). Dès lors, les prolongations ressemblent à un calvaire pour le Cameroun, proche de la crise de nerfs. Le défenseur lillois (à l’époque) Chedjou est expulsé pour avoir ceinturé un Egyptien qui partait au but (112e).