Lorsque le Cameroun est désigné pour abriter la 32eme édition de la coupe d’Afrique des nations, très peu, sinon personne n’était en droit de soupçonner que ce qui s’apparentait à un festin réservait de biens vicieuses surprises. L’opinion publique camerounaise jubilait alors de cette opportunité de ‘’remettre ça’’, 42 ans plus tard. Le peuple camerounais avait bien des raisons de se la couler douce, de se la jouer ‘’Django’’ car il pouvait compter sur son parapluie bien installé et enraciné dans la maison mère du football continental. Pour beaucoup d’ailleurs, à tort ou à raison, la seule présence du camerounais Issa Hayatou aux commandes de la CAF était, on ne peut plus suffisant, pour garantir la bonne tenue de la compétition mais surtout, et c’est très important à souligner, limiter tout effort qu’entrainerait normalement l’organisation d’une compétition de cette envergure.
Si l’on devait s’essayer à la rédaction d’un manuel d’histoire, on aurait en guise d’introduction une attaque du genre ‘’ Tout commence après l’éviction d’Issa Hayatou de la présidence de la CAF, c’était le jeudi 16 mars 2017’’. Et lorsque l’on fait le rapprochement avec ce jour dans l’histoire du monde, l’on se souvient immédiatement du très tristement célèbre « jeudi noir », plus exactement le 24 octobre 1929, qui marque le début de la plus grande crise boursière que les marchés financiers aient jamais connue. C’est dire si le mouvement sportif camerounais et footballistique précisément rentrait dans ce cycle. Un cycle infernal, car quelques jours seulement après, le nouveau patron de la CAF va frapper fort, insinuant du rififi autour de l’attribution de la compétition au Cameroun.
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Dès lors, les choses ne seront plus comme avant, l’on va devoir faire avec la communication outrancière d’Ahmad Ahmad. L’homme va bousculer les habitudes de réserve de son prédécesseur, ne s’embarrassant pas de sa cellule de communication. Ahmad Ahmad, pour ainsi dire, va adopter pour ligne d’attaque, d’accorder des interviews, de nombreuses interviews dans lesquelles la pression est faite sur le Cameroun, de manière récurrente. Parmi ces déclarations, quelques morceaux choisis focalisent l’attention : « Je ne suis pas sûr que le Cameroun soit prêt à organiser la CAN. Beaucoup de choses manquent encore, et il reste très peu de temps. » « Si vous me le demandiez, le Cameroun serait le meilleur pays pour accueillir la CAN à cause de son histoire du football, mais il y a encore des questions quant à leur disponibilité à organiser un tournoi réussi » « Le Cameroun a toujours de gros problèmes d’infrastructures, comme les emplacements et même les hôtels (...). La Guinée équatoriale est intervenue au dernier moment pour accueillir la CAN 2015 et cela peut encore arriver » (Kwese Sports), plus encore : « Concrètement il y a une situation aujourd'hui qui ne répond pas à la réalité. Moi je dis là où nous parlons, même une CAN à 4 poules, le Cameroun n'est pas prêt. À 4 poules ils ne sont pas prêts ».
Naturellement, les travaux ont bien évolué depuis tout ce temps, mais pas suffisamment de l’avis de la CAF. Espérons qu’en visite au Cameroun, Ahmad Ahmad obtiendra du chef de l’état Paul Biya, toutes les garanties nécessaires à la validation de la candidature du pays des lions indomptables.