Infos Sports of Wednesday, 25 January 2017

Source: cameroon-info.net

Le Cameroun a atteint le niveau que je lui prêtais - Joseph Antoine Bell

L’ancien portier des Lions indomptables, Joseph Antoine Bell L’ancien portier des Lions indomptables, Joseph Antoine Bell

L’ancien portier des Lions indomptables revient sur les performances du Cameroun au premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017, et se prononce aussi sur les chances du Cameroun pour la suite de la compétition.

Le Cameroun est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2017, quelles sont les observations que vous avez pu faire des trois premières rencontres disputées par les Lions indomptables dans cette compétition ?

Je pense que le Cameroun a atteint le niveau que je lui prêtais et que je lui souhaitais d’ailleurs. Atteindre au moins les quarts de finale, c’était pour moi satisfaisant. Je crois qu’en tant que Camerounais, je suis satisfait. Maintenant, évidemment, je pense qu’on peut toujours rêver de mieux, mais le contrat sera rempli, reste à savoir quel sera désormais le contenu, c'est-à-dire la manière avec laquelle on jouera le prochain match. Quant aux résultats du premier tour, il y a tout juste une petite déception puisque j’aurais aimé les voir premier plutôt que deuxième même si c’est à la différence de but.

Je les croyais favoris, mais ils ont fini deuxièmes à égalité, mais c’est une petite chose. Encore que les adversaires qui se présentent dans le groupe B sont des adversaires coriaces. Donc, je ne suis pas sûr qu’en dehors du déplacement, celui qui croise la Tunisie soit beaucoup mieux loti que celui qui prend le Sénégal.

Les Camerounais ne vendaient pourtant pas cher la peau de ces lions avant leur déplacement pour cette compétition, n’avez-vous pas aussi été surpris par leur qualification ?

Non ! Vous savez que je ne suis jamais excessif, je ne suis pas supporter. Je pensais pour eux qu’ils devaient aller au deuxième tour… Je ne suis pas toujours au courant de ce que pensent les Camerounais et en tous les cas en ce qui concerne le foot, je n’attends pas qu’eux pensent et que j’entérine ce qu’ils pensent. En ce qui concerne le foot, je pense et je ne m’occupe pas trop de ce que la masse peut penser. Elle est trop émotive. Regardez toutes les exagérations qu’il y a, mais si on doit analyser ce match (face au Gabon, NDLR) finalement, en dehors de l’émotion, qu’est-ce qu’on voit ?

On voit que le Cameroun est passé à deux doigts d’être doublement battu. En commençant le match par cette énorme occasion d’Aubameyang, en finissant le match par cette double occasion, au milieu, on ne trouve rien pour nous. Je ne veux pas commencer à analyser, je ne veux pas vous doucher dans votre nouvelle exagération dans l’autre sens. Il y avait une exagération en minorant les capacités des Lions, aujourd’hui, il y a une exagération en les voyant plus beaux qu’ils ne le sont.

Pensez-vous que le Cameroun puisse battre les Lions de la Téranga qui viennent de terminer en tête du groupe B avec 7 points ?

Je crois que de prime abord, le Sénégal est favori. Maintenant, sur un match, on peut toujours rêver de faire quelque chose. De reconnaitre les forces de l’adversaire ne veut pas dire rendre les armes. Donc, reconnaitre que les Sénégalais sont favoris, qu’ils ont fait un bon premier tour, ne garantit en rien que le Sénégal fera un bon second tour. Maintenant, en revanche, si les Camerounais ne se voient pas avec les yeux de la lucidité, évidemment ils ne prépareront pas le match avec les yeux de la lucidité, avec de bonnes bases et de bons critères. Mais ça, ce n’est pas mon travail, je ne vais pas commencer à donner tous ces détails-là.

En tant qu’ancien grand gardien, comment avez-vous jugé les performances de Joseph Fabrice Ondoua lors de ce dernier match des Lions face au Gabon ?


Je suis sûr que tout le monde l’a jugé avec émotion. Les mêmes qui l’ont insulté d’entrée de match lorsqu’un ballon lui a glissé entre les mains, l’ont trouvé extraordinaire lorsqu’un ballon lui est arrivé dessus. Je pense qu’il faut rester lucide. J’ai toujours dit que Fabrice Ondoua était un bon jeune qui est de toutes les façons appelé à grandir. Quand il a raté sa prise de balle en début de match, j’ai dit qu’il avait raté, mais que ça n’aura aucune influence sur la suite parce que je le connais comme garçon solide et que pour moi, ça n’est pas une indication qu’il ferait un mauvais match. Je ne veux pas derrière ça sauter au plafond comme tout le monde. Je trouve simplement que comme en 2015 et comme assez souvent, il est régulier dans ses performances.

La jeunesse et l’inexpérience des joueurs camerounais qui pour la plupart découvrent la CAN pour la première fois ne constitueront-elles pas une faiblesse face au Sénégal ?

Je ne pense pas que ceux du Sénégal soient bien placés. Donc, quand on accable les nôtres ou quand on veut les grandir par l’absurde, je crois qu’il faut regarder les autres. Les Sénégalais sont sortis au premier tour en 2015, donc, ils n’ont aucune expérience non plus. Ils ont plein de joueurs qui n’ont pas joué de CAN, qui n’ont pas gagné de CAN et le Sénégal n’en ayant gagné aucune n’a pas d’histoire de victoire à la CAN. Donc, ce n’est pas comme les Camerounais. Il ne faut pas diminuer les nôtres de manière exagérée parce que je pense qu’il y a pire qu’eux, il y a peut-être meilleur qu’eux, mais voilà, on va pousser, ils vont s’améliorer.

Quelle sera la clé de cette rencontre, selon vous ?

Je ne peux pas vous le dire à une semaine du match, il faudra attendre un peu que le match avance ou du moins que le match approche.

Pour sortir de cet entretien, quel est le favori de cette compétition selon Joseph Antoine Bell ?

Je pense qu’il faudrait attendre que tout le monde se soit qualifié, il faut attendre la dernière journée dans les autres poules. Nous les Camerounais, nous faisons comme si nous existions seuls. Nous avons voulu tirer les leçons du premier tour dès que le Cameroun s’est qualifié en oubliant que le Cameroun était dans la poule A, c'est-à-dire la première et donc qu’il reste trois poules dont on ne connait pas les qualifiés et nous voulons tirer les leçons générales.

Nous pouvons tirer des leçons sur le Cameroun si nous voulons, mais ayons un peu de patience si nous voulons parler de toute la compétition.