2002, c’est derrière nous. « Ça fait maintenant quinze ans et je crois que j’ai eu le temps de pleurer et de me réveiller. » C’est dit, le coach des Lions, Aliou Cissé, pense plutôt à cette brillante génération de joueurs qui doit écrire sa propre histoire. Et les Lions Indomptables sont le plat d’entrée.
Revanche de 2002
« Je ne pense pas à la revanche. Je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Je suis quelqu’un qui prend les choses à la légère. Ça reste un match de football et il n’y a rien de personnel. 2002, c’est passé. Aujourd’hui, il y a une génération qui est là. Je ne serai pas sur le terrain, c’est la génération de Kara qui va représenter le Sénégal. Je leur souhaite de faire un très bon match. Il faut que ça reste un match de football. C’est deux grandes nations de football qui s’affrontent. Donc, j’espère que le spectacle sera au rendez-vous et que le Sénégal passera.
Souvenirs
« Ça fait maintenant quinze ans et je crois que j’ai eu le temps de pleurer et de me réveiller. C’est fini maintenant. Demain (aujourd’hui) c’est un autre contexte, une autre génération, une autre compétition. Ça n’a absolument rien à voir. En 2002, c’était en finale et là, c’est un quart de finale. On n’a oublié ce match depuis longtemps. C’est au tour de mes joueurs de défendre les couleurs de leur pays. Ils doivent écrire leur propre histoire mais pas se calquer sur ce que leurs ainés ont fait. Ils ont beaucoup de respect pour nous. Mais ils doivent faire mieux que nous et c’est ce qu’on leur souhaite.
Mortal Kombat
« C’est vrai que le mot combat revient tout le temps. Mais il ne s’agit pas de guerre mais de football. Il ne faut pas, à un moment donné, que l’enjeu l’emporte sur le jeu. Pour moi, mes joueurs doivent penser au jeu parce que c’est de là qu’on n’arrivera à donner le meilleur de nous-mêmes. Je leur demande seulement de s’appliquer et de se concentrer. Nous savons aussi que nous sommes en Afrique et il y a cet impact physique. Le match se jouera aussi sur les plans technique, tactique. Il ne faut pas penser au combat mais au football. Et j’espère que, devant, on donnera ce spectacle-là.
Préparation
« Je ne crois pas que la revue d’effectif lors du troisième match puisse impacter sur la condition physique des joueurs. Au contraire, nous sommes satisfaits d’avoir fait tourner l’effectif pour donner plus de temps de jeu aux garçons qui n’ont pas joué. Avec le préparateur physique, le travail a été fait de telle sorte qu’ils soient au niveau. Tout le groupe se porte bien et, heureusement, il n’y a pas eu de blessés et les 23 joueurs sont prêts pour le match de demain (aujourd’hui).
Fatigue
« Je ne pense pas que ça aura un impact sur le match. Nous avons des joueurs professionnels. Ils ont beaucoup joué ces dernières semaines avant même d’arriver à la CAN. Il y a ceux qui ont joué le ‘’Boxing Day’’ (en Angleterre) qui est beaucoup plus compliqué. Je suis heureux qu’ils puissent récupérer. Avec le préparateur physique, on n’a fait du bon travail pour les amener à niveau. Sur le plan physique, il n’y aura aucun problème.
Système
« Les choses peuvent évoluer sur le plan tactique. Cette équipe n’est pas figée sur un système. Nous en avons deux ou trois. On va voir car ça va dépendre de ce que j’ai vu à l’entrainement et par rapport à l’adversaire que nous aurons en face. En venant ici, j’ai vu mon collègue Hugo Broos en train de m’attendre. Donc, je ne vais pas lui donner des tuyaux. On n’a une idée et nous verrons demain (samedi). On connaît les qualités de cette équipe camerounaise mais on n’est le Sénégal. Depuis un bon bout de temps, nous faisons des choses assez intéressantes et avons de plus en plus de certitudes dans notre jeu. On ne va pas se focaliser sur l’adversaire même si nous devons prendre en compte ses qualités.
Progression de l’équipe
« Les progrès, ce n’est pas seulement à partir de la CAN. Nous avons progressé sur beaucoup de facettes. On n’a eu à jouer des matchs d’éliminatoires où beaucoup de gens nous disaient que c’était face à de petites équipes. Je pense qu’il ne fallait pas sous estimer ces performances. Car elles sont réelles. Aujourd’hui, c’est une continuité par rapport à ça. On voulait constituer un groupe avec un mental fort et des garçons prêts à aller au combat. Ce match peut nous faire passer de l’autre coté. Les garçons sont conscients de cela. Ils ont assez de vécu, d’expérience. Ça fait un bon bout de temps qu’ils jouent au football et ils attendent ce genre de matchs depuis longtemps.
Manque de réalisme
« On sait qu’on a des garçons qui sont capables de se procurer des occasions. Par contre, je reste un peu sur ma faim au niveau du réalisme. Ils doivent faire preuve de concentration et de justesse technique. Il y a aussi, un tout petit peu, un manque de collectif. J’ai expliqué aux joueurs que c’est collectivement qu’on va régler les problèmes. Que soit contre la Tunisie (2-0), le Zimbabwe (2-0), peut-être moins contre l’Algérie (2-2, 3e journée), sur certaines occasions, on pouvait décaler sur un coéquipier pour tuer le match. Face au Cameroun, j’espère qu’on fera les bons choix.
Objectif de la Fédération
« Je n’ai pas entendu le discours du président (Me Augustin Senghor) mais je pense qu’il a le droit de donner ses objectifs. A notre niveau, nous prenons match par match. Nous voulons tous aller en finale mais il reste encore du chemin à faire. Dieu sait qu’il reste trois matchs difficiles qui nous attendent. On demande à tout le monde de prier parce que c’est le combat de tout un pays.
Lions Indomptables
« On ne se préoccupe pas de ce que fait l’adversaire. Je crois que j’ai assez de travail pour me concentrer sur mon équipe. Peu importe le dispositif que le Cameroun amène, ce sont les mêmes joueurs qui sont là, à un élément près. On les connait et ils nous connaissent aussi. Nous devons nous concentrer sur ce que nous sommes entrain de faire et continuer à progresser. L’équipe du Cameroun n’est pas si jeune que ça. Elle a du vécu, de l’expérience, de très grands joueurs. Aujourd’hui, au plan mental, on connaît leur force. Le Sénégal, aussi, a beaucoup progressé dans ce sens. Nous ne pouvons pas être favoris car le Cameroun a gagné quatre CAN alors que nous, on n’a rien gagné. Pour gagner la Coupe, on doit franchir l’obstacle camerounais. Ça sera un match palpitant, difficile et nous sommes conscients de son importance.
Attentes du peuple
«Pour un pays comme le Sénégal, les attentes seront toujours là. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu de très belles générations de joueurs qui sont passées à la CAN. Sans pour autant passer le premier tour. Or, ça fait plus de 10 ans (depuis 2006, donc 11 ans) qu’on n’a pas dépassé la phase de groupes et on dirait que les gens ont oublié tout ça. J’invite mes joueurs à rester calmes et qu’on continue sur notre philosophie qui est de prendre match par match. Je sens une confiance à leur niveau grâce aux succès engrangés. Je ne veux pas que cette confiance soit une arrogance. Et pour que cette génération passe un cap, il est impératif de passer les quarts. On s’y prépare et on aura le temps de penser aux deux autres matchs après. Mais pour l’heure, le plus important est celui contre le Cameroun. »