Dans un entretien à bâtons rompus qu’il nous a accordé ce lundi matin, le secrétaire général de la fédération camerounaise de football Blaise Moussa est revenu notamment sur la campagne victorieuse des lions indomptables à la CAN Gabon 2017.
Quel bilan faites-vous de la CAN 2017 ?
Avant de faire le bilan, nous allons d’abord dire combien nous sommes contents. Contents et heureux d’avoir réussi cette campagne victorieuse, content aussi de tout l’encadrement dont nous avons bénéficié du gouvernement pour mener à bien cette campagne. Particulièrement, je voudrais ici exprimer la satisfaction du président de la fédération et qui n’a eu de cesse de remercier le président de la République pour l’attention soutenue qu’il accorde au mouvement sportif en général et particulièrement au football camerounais. Nous sommes en train de démontrer aux yeux du monde que le football camerounais n’est pas mort et que les lions indomptables sont maintenant de retour. On ne peut pas faire la fine bouche, c’est un laurier qui nous a manqué depuis un moment. Nous avons démontré à la partie égyptienne que le Cameroun, c’est le Cameroun et nous nous hissés avec plaisir au sommet de la pyramide.
Ce sacre des lions indomptables a surpris plus. Êtes-vous aussi surpris ?
Nous ne sommes pas venus en victime résignée dans la mesure où le potentiel camerounais est connu; le mental, la capacité d’adaptation de nos poulains. Beaucoup de moyens ont été attribués, une organisation, un suivi, on ne pouvait atteindre que le meilleur.
Cette victoire va sans doute taire les critiques qui s’abattaient sur la fédération. N’est-ce pas ?
C’est toujours un atout d’avoir de bons résultats. Il y en a même qui disent que les bons résultats font oublier tout. Mais nous n’allons pas oublier les efforts qu’il faut consentir pour parvenir à de meilleurs résultats. Par ailleurs, nous devons vous dire que dans les projet de société du président Tombi A Roko énoncés en onze points, il est prévu qu’au-delà du meilleur encadrement des sélections nationales, il est question de construire le football à la base afin qu’il soit le lieu d’une meilleure alimentation des sélections supérieures. L’encadrement du football féminin aussi tient une place importante et la construction de l’image du football qui va rejaillir sur d’autres segments psychologiques et sociologiques. Les bons résultats vont nous aider à parvenir à de meilleurs résultats.
Ces brillants résultats contrastent avec les bruits qui font état de ce que la fédération est en proie à d’énormes difficultés dues aux comptes gelés et autres…
La fédération est organisée et transparente. Je ne vais pas m’étendre sur les bruits de couloir. Je ne vais pas non plus m’étendre sur les propagateurs de mauvaises nouvelles. Nous sommes à un moment où on doit pouvoir permettre aux camerounais de se satisfaire du fait d’avoir fait confiance à une sélection nationale, aux acteurs du football d’avoir fait confiance au président Tombi A Roko et dire merci au gouvernement pour avoir accepté de soutenir nos sélections nationales. Le bilan tiré aujourd’hui tend à ne parler que de cette victoire à la CAN mais on oublie que les lionnes ont été finalistes de la CAN féminine. Nous avons d’autres campagnes à mener avec les juniors et les cadets, il y a la coupe des confédérations et les jeux africains prévus en Côte d’ivoire. Maintenant parlant de moyens, vous savez pour ceux qui ont un système de management orienté vers les résultats, les moyens viennent toujours en dernière position. C’est d’abord toute la nomenclature au départ, la technologie, la méthodologie, les acteurs avec leurs capacités et les objectifs qu’on définit et ça c’est ça qui nous permet d’aller vers les résultats. Donc, je ne peux pas m’appesantir sur ces problèmes de moyens. Ceux qui veulent parler des moyens peuvent être considérés comme spécieux, c’est toujours les moyens qu’on met en avant pour déstabiliser, c’est toujours les moyens qu’on met en avant pour railler et je crois que ce n’est pas intelligent de ne se focaliser que sur les moyens. Les moyens doivent demeurer des moyens et non être une fin.
Quelles sont les leçons à tirer de cette campagne ?
Il n’y a de richesses que d’hommes, des hommes organisés, de bonne moralité, de bonne volonté peuvent déplacer une montagne et ces jeunes l’ont démontré sous l’encadrement du sélectionneur. Nous avons pu aussi comprendre que la politique du sport telle qu’elle est conçue au Cameroun peut nous permettre dans différents segments d’arriver à des résultats qui sur le plan international honorent notre pays.
Un dernier mot pour sortir de cet entretien…
On a tendance à oublier la presse. La presse camerounaise particulièrement dans cette CAN s’est manifestée par des efforts qu’il faut saluer sur tous les plans. Il y a eu un bon volume de productions. Nous allons saluer celles qui apportent des critiques vraies et constructives et nous n’allons pas dédaigner celles qui ont fait de fausses critiques. Chaque fois que nous serions critiqués dans le bon sens, nous saluerons la critique. Nous avons aussi vu une presse patriotique. Bien sûr, le journaliste doit garder une certaine distance et un minimum de neutralité, mais cela n’empêche pas qu’on soit patriote. Les commentaires sont libres mais déformer les faits est préjudiciable pour le public. Je dois enfin remercier ceux qui font briller l’image du Cameroun à l’échelon international notamment le président de la République qui, à travers ses instructions demande au gouvernement de nous accompagner. Je voudrais aussi remercier le président de la fédération pour la confiance qu’il m’a faite.