Le stade était quasiment plein à l’entame de la finale avec près de 38 000 spectateurs. Les Camerounais étaient en surnombre avec environ 20 000 supporters. Une présence due à la forte communauté vivant à Libreville.
Une confiance sans limites
Quelques minutes avant le coup d’envoi, l’ambiance était des plus joyeuses dans les tribunes, les supporters des Lions indomptables étaient très confiants. « Ce sont deux cadors de l’Afrique qui s’affrontent. On va y croire. C’est possible. Le Cameroun a beaucoup de chances de l’emporter. On va avoir droit à une très grande finale », s’enthousiasme Ghislain. Gisèle, elle, « en a marre » de voir les Pharaons gagner. « On a déjà perdu deux fois face à l’Egypte. Cette fois-ci, elle est pour nous ! Nous aussi on veut gagner. Aujourd’hui la victoire sera pour nous, on s’en fout des jaloux, si ça t’énerve, saute ! » s’exclame Gisèle, tout sourire.
Pourtant, tout n’a pas été aussi rose ces derniers mois, au point qu’on ne prédisait pas une grande CAN à ce Cameroun version 2017. « Ils m’ont surpris avec cette jeunesse montante. Ils ont montré un état d’esprit, car ils ne sont pas plus forts que les anciens, mais ils veulent faire aussi bien », admet Junior, supporter des Lions indomptables jusqu’au bout des ongles.
Quant à Yacouba, il assume avoir pris son mal en patience. « Il vaut mieux être tocard que non partant. Un tocard, c’est celui qui est dans le jeu mais on ne compte pas sur lui. Un non partant, c’est celui qui n’est pas qualifié. Depuis le début, je savais qu’indomptables, les Lions le seraient toujours, grâce à cette génération pour laquelle nous avons beaucoup d’affection. Nous allons rentrer avec le trophée », assure Yacouba, résidant à Libreville. Il avait raison.
La fête des Lions indomptables
Le match n’aura pas été des plus faciles, mais à la fin des 90 minutes, ce sont les Camerounais qui l’emportent. Du côté des supporters, on savoure ce moment avec une expression très spécifique : « l’Egypte dans la sauce ». La ferveur est intense au sein du public camerounais, qui laisse éclater sa joie. « Le Cameroun a gagné, les enfants ont bien joué », lance un supporter. « Maintenant c’est la fête ici !, crie un autre. Au fur et à mesure cette équipe a séduit. L’entraîneur a su gérer le groupe, même si on a eu un peu peur après le but égyptien. A la fin, c’est nous qui sommes champions d’Afrique ».
Les supporters admettent tout de même que le match a été serré : « C’était compliqué, mais on a un bon collectif avec des joueurs solidaires. C’est ça qui fait la magie de cette équipe. D’ailleurs le but tardif n’est pas un hasard, car le buteur, on l’appelle AVC, Aboubakar Vincent du Cameroun. C’est un des joueurs les plus critiqués, donc je suis très fier qu’il marque ce but qui a délivré le Cameroun », réagit un jeune homme venu directement du pays pour assister à la CAN depuis les quarts de finale.
Certaines supportrices camerounaises étaient persuadées que le lion allait être le dernier à rugir. « Durant la rencontre, on a eu un peu la tremblote, mais on savait que les choses allaient changer. Vous savez, le football c’est aussi le hasard. L’équipe a été très critiquée au pays et on n’y croyait pas vraiment. Toutefois, une fois qu’ils ont commencé à jouer, on s’est dit qu’ils pouvaient aller très loin. La particularité de cette équipe, c’est le collectif », conclut Mélanie.
La CAN s’achève avec une rencontre au sommet que le public n’a pas boudé, contrairement à certains matchs où les tribunes étaient clairsemées. Le rideau se referme donc sur une note positive.