Infos Sports of Tuesday, 24 January 2017

Source: cameroon-info.net

Libreville: des commerçants camerounais pris pour cibles

Après la sortie prématurée de leur pays de la CAN, ils n’ont pas hésité à manifester leur colère Après la sortie prématurée de leur pays de la CAN, ils n’ont pas hésité à manifester leur colère

Ce lundi matin, le calme est revenu au lieu-dit «Carrefour L’Asga» au quartier PK 8 de Libreville. Mais, des enseignes brisées et des traces de béton encore visibles sur la chaussée rappellent les violences dont il a été le théâtre la veille au soir, après l’élimination de l’équipe nationale gabonaise de la CAN 2017 que le pays organise. Une élimination actée à la suite du match nul concédé par Aubameyang et ses coéquipiers contre le Cameroun (0-0), à l’occasion de la troisième journée de la phase de poule dans le groupe A.

Quelques instants après le coup de sifflet final, des boutiques appartenant à des ressortissants camerounais ont été prises pour cibles dans ce coin reculé de la capitale. Elles ont été vandalisées et saccagées par de jeunes gens furieux. Des délinquants qui ont par la suite érigé des barricades et aligné les bacs à ordures sur la chaussée.

C’est après une intervention musclée des hommes en tenue que les casseurs ont été neutralisés. «Nous étions assis dans un bar quand ils sont arrivés. Ils ont commencé par une boutique en face pour tenter d’emporter des articles. Le propriétaire du bar était obligé de fermer précipitamment son établissement pour éviter d’être visité à son tour», explique Victor T, un témoin des violences.

D’autres commerçants plus avant-gardistes avaient eu le réflexe de fermer boutique, bien avant la fin du match.

Jusqu’à 2 heures du matin, la tension était toujours palpable dans cette rue. Surpris par l’ambiance électrique qui régnait dans cette zone à leur retour du stade, des journalistes camerounais logés dans un motel de ce quartier du sixième Arrondissement de Libreville ont dormi la peur dans le ventre. Ils ont même déconseillé à leurs collègues encore en ville d’y retourner avant le lever du jour.

En dehors de ce secteur qui compte parmi les plus dangereux de la capitale gabonaise, plusieurs autres quartiers ont connu de petits débordements après ce match coupe-gorge. De nombreux Camerounais qui ont pressenti cette violence n’ont même pas pris le risque de se rendre au stade pour assister au match, craignant d’être attaqués si le Gabon venait à être sorti de sa CAN. Ils ont préféré le regarder devant leur petit écran.

Les autorités gabonaises avaient pourtant déployé un impressionnant dispositif sécuritaire à travers toute la ville pour prévenir les violences.