Les nombreuses défections enregistrées au sein de l’équipe nationale du Cameroun à la veille de la Coupe d’Afrique des Nations, Gabon 2017 n’ont pas fini de faire jaser.
Au lendemain du match nul concédé par les Lions Indomptables face au Burkina Faso (1-1) lors de leur première sortie dans la compétition, le samedi 14 janvier 2017, le débat autour de ce sujet refait surface. Beaucoup d’observateurs estiment que le Cameroun aurait pu obtenir un meilleur résultat si tous les joueurs pré convoqués par Hugo Broos avaient effectivement répondu à l’appel (Choupo Moting, Joël Matip, Allan Nyom, Zambo Anguissa, Amadou…).
Si une bonne frange des supporters des Lions Indomptables a souhaité que des sanctions soient infligées à ces déserteurs, Gérémi Njitap, ancien défenseur du Cameroun et actuel président du syndicat des footballeurs camerounais (Synafoc) appelle à la retenue. « Il s’agit d’une situation difficile. Pour nos joueurs d’abord. Ils ont leurs raisons. J’ai parlé avec eux, ce sont nos membres.
J’ai discuté avec eux pour tenter de comprendre ce qui se passe. C’est une situation embarrassante. Je sais que venir défendre les couleurs de son pays n’a pas de prix mais vous savez, ces joueurs sont employés dans des clubs en Europe et font face à un certain nombre de contraintes », a-t-il expliqué au cours d’une interview accordée à cameroon-info.net ce dimanche 15 janvier 2017 à l’hôtel des Lions Indomptables (Méridien) à Libreville.
Selon l’ancien joueur du Real de Madrid, seule la Confédération africaine de football détient la meilleure solution pour mettre fin à ce type de situation dans les sélections africaines en général et celle du Cameroun en particulier. « Le problème est ailleurs. Si les dirigeants de la Confédération africaine de football (CAF) ne changent pas le calendrier de ce tournoi, il y aura toujours des situations comme celles-là », semble-t-il convaincu.
Opportunité
En fonction de son statut en club, Njitap pense qu’il peut arriver que le fait de venir jouer la Coupe d’Afrique des Nations au mois de janvier, au moment où la plupart des championnats professionnels amorcent un tournant décisif, pénalise un footballeur africain. « Tout dépend du statut de chaque joueur dans son club. Quand vous avez un contrat en Europe qui arrive à son terme, tu n’es pas en paix parce que tu y joues régulièrement. Il peut arriver que tu ailles jouer la CAN pour un mois et qu’au retour, l’équipe refuse de prolonger ton contrat.
Durant ton absence, le gars qui t’a remplacé à ton poste ait très bien joué et qu’à ton retour, l’équipe te fasse savoir qu’elle n’a plus besoin de toi, que tu peux partir. Ça c’est la situation. Certains joueurs ont d’autres raisons que nous devons respecter », défend le président du Synafoc.
Malgré ces nombreuses absences enregistrées, Gérémi ne minimise pas les chances l’équipe qui défend les couleurs du Cameroun au Gabon. Il pense que cette CAN représente une opportunité pour les « newcomers » que ces lions sont pour la plupart. « Il faut qu’ils sachent que c’est l’occasion pour eux d’écrire leur nom dans l’histoire de l’équipe nationale du Cameroun ».
La qualité du jeu développé par les Lions au début du match face au Burkina Faso le pousse à croire que cette équipe a un gros potentiel.