Le président de la Fédération camerounaise de football est-il incompétent dans la nomination d’un entraineur de football ? Selon Arnaud Gwem, juriste de sports qui par ailleurs dispose d’un master 2 en droit de sports, c’est un peu plus complexe que ça en a l’air. Entre le Ministère des sports et la Fédération, qui a autorité pour prendre une telle décision ?

Lire ici la tribune d’Arnaud Gwem (Master 2 Droit du sport) :

Suite à la publication de la lettre du président de la Fecafoot Samuel Eto’o rappelant au Ministre des sports qu’il revient à la fédération de gérer administrativement l’équipe nationale de football suivant le décret N° 2014/384 du 26 septembre 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football, il y a lieu de rappeler les dispositions de l’article 9 alinéa 1er dudit décret :

Article 9 alinéa 1:

Article 9 de la convention Fecafoot - Minsep pris en vertu du décret N° 2014/384 du 26 septembre 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football :

« Les membres des structures de l’encadrement des sélections de football sont recrutés, sur la base d’un contrat signé avec le Président de la fédération camerounaise de football, après avis obligatoire du Ministre chargé des sports, soit sur la mise à disposition par l’État »

En réalité au vu de ce décret, et sur le plan juridique, c’est le ministre des sports qui a plus de pouvoirs pour nommer un entraîneur des lions indomptables.
D’ailleurs c’est une discorde qui a toujours existé entre la Fecafoot et le ministère des sports. C’est un vieux débat.
Ainsi

– Si la Fecafoot décide de désigner un entraîneur, il faut un avis obligatoire du ministre des sports. En droit, un avis obligatoire est différent d’un avis facultatif. Un avis obligatoire suppose que le ministre des sports doit obligatoirement donner son avis. Samuel Eto’o président de la Fecafoot ne peut donc pas juridiquement nommer un entraîneur aux lions sans en avoir discuté préalablement avec le Ministre des sports qui pourra à ce moment décider de ne pas prendre en charge financièrement l’entraîneur désigné par la Fecafoot si son avis n’est pas pris en compte.

– Le Ministre des sports a aussi la possibilité, sans consulter la Fecafoot de recruter un entraîneur et le mettre tout simplement à la disposition de la Fecafoot et des lions indomptables. C’est ce qui a été fait avec Conceiçao.
Conclusion, la lettre de Samuel Eto’o à Mouelle Kombi, le ministre des sports est plus un effet de manche.