La présentation de l’ouvrage “Pour le libéralisme communautaire” (version amendée) a eu lieu ce mercredi, 12 septembre 2018 au Hilton hôtel de Yaoundé sans l’homme du 6 novembre 1982.
Un parterre riche de membres du gouvernement, de membres du corps diplomatique, d’universitaires, de leaders et acteurs sociopolitiques a plutôt eu droit au listing d’exposés-bilans signés de seize personnalités publiques au rang desquelles figurent quatorze ministres de la république, un ancien membre du gouvernement et un conseiller spécial du secrétariat général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
Seul absent devant aussi intervenir, Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics (Mintp), qui, selon des sources dignes de foi, a fait savoir à ses pairs qu’il a été appelé, de toute urgence, à la Présidence de la République.
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La note indicative de présentation de l’ouvrage “Pour le libéralisme communautaire” (version new look), laquelle figure à la 4ème de couverture, est fort évocatrice tant il renseigne sur les points d’ancrage du contenu. D’après le résumé, la société du libéralisme communautaire, dont le président national du Rdpc sollicite l’avènement, se définit par “l’ouverture et s’intègre dans le monde moderne pour une humanité solidaire.
Cette solidarité est le fondement de la société politique nouvelle qu’il faut b'tir désormais, une société dont l’économie soit au service de l’homme, et où la justice sociale soit le principe de règle dans la répartition des bienfaits de notre croissance”.
D’après le collège des co-contributeurs à la parution dudit ouvrage, présidé par Narcisse Mouellé Kombi, ministre des Arts et de la Culture (Minac), “l’épanouissement matériel est un préalable à l’épanouissement intellectuel et moral de l’homme camerounais, dont il veut développer l’humanité. Cette exigence d’humanité semble être le ressort gr'ce auquel les Camerounais passeront de leurs cultures ethniques à une culture nationale dans un esprit de tolérance, de liberté et de partage, qui justifie l’idéal de libéralisme communautaire”.
36 ans après la première édition, Mouellé Kombi pense que “Pour le libéralisme communautaire” n’a pas pris de rides. “Pour le libéralisme communautaire n’est pas un ouvrage aérien, mais un essai de référence qui s’inscrit dans la réalité vécue. D’où la pertinence d’un projet politique qui reste d’une brûlante et incontestable actualité”. La présentation de cette version rénovée du document idéologiquement marqué de Paul Biya est faite par seize intervenants, membres du gouvernement pour la quasi-totalité, qui ont donné un sens, voire une puissance à la Philosophie biyaiste du renouveau.
L’enjeu consiste, selon les scribes du régime en place, à développer l’action et la vision politiques du Chef de l’Etat dont ils disent qu’elles sont en conformité avec les réalisations perçues sur le terrain. Toute chose qui ne rencontre pas toujours l’assentiment du gratin des personnalités plurielles présentes, lesquelles affichent, de temps en temps en salle, un geste de contestation à ce discours. Bien de girons de la vie nationale ont été revisités de fond en comble, en l’occurrence la politique, l’économie, la santé, l’éducation, la culture, l’habitat social, la décentralisation, la jeunesse, la solidarité, la diplomatie, l’action sociale et l’agriculture.
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Curiosité: aucune évocation du domaine lié au sport. Pourtant, le Cameroun doit, en principe, organiser la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019. L’ombre de Pierre Ismael Bidoung Mkpatt, ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), n’a été aperçue nulle part au Hilton hôtel de Yaoundé.
De fil en aiguille, le Jeune Mbella Mbella, ministre des Relations extérieures (Minrex), Luc Sindjoun, Conseiller spécial à la présidence de la République, Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Laurent Serge Etoundi Ngoa, minnistre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Jacques Fame Ndondo, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Louis-Paul Motaze, ministre des Finances (Minfi), Henri Eyebe Ayissi, ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication (Mincom), Jean Claude Mbwentchou, ministre du Développement urbain et de l’Habitat (Minduh), Nalova Lyonga Pauline Egbe, ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddl), André Mama Fouda, ministre de la Santé publique (Minsanté) et Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec) ont, chacun dans son domaine de compétence, brossé l’action politique suivant l’idéologie du champion du parti du flambeau ardent.
Aussi Ebenezer Njoh Mouellé, ancien ministre de la Communication (Mincom), et paul Célestin Ndembiyembe, ancien directeur général de la Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun), et conseiller du secrétaire général du comité central du Rdpc, ont-ils, eux aussi, développé la ligne idéologique du système dont le fils de Mvomeka’a tient les rênes depuis 36 ans.
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Globalement, si pour le secrétaire national à la communication du Rdpc, parallèlement président de la sous-commission communication de la campagne électorale du parti au pouvoir, “Paul Biya est un visionnaire qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit, le conseiller spécial du Président de la république soutient que ce livre-politique est au carrefour de la réflexion et de l’action et s’inscrit dans la mouvance de la nouvelle société politique unie dans la diversité. Le ministre des Finances reconnaît, certes, que l’économie a subi des soubresauts depuis la moitié des années 80 et est en butte à des contraintes externe et interne.
Malgré tout, cette résilience(le terme est à la mode) est appréciée, explique A. Ousmane Mey, par les institutions financières supra nationales(Fonds monétaire international). Pour colmater cette brèche, le Minepat pense que la réduction de ces pesanteurs bureaucratiques peut contribuer à booster la croissance pour parvenir à escompter une teinte d’embellie à travers l’élan solidaire et le ferment des sociétés africaines reposant sur les jeunesses du pouvoir, appréhendées comme la priorité des priorités.
Cette option pour la résilience est adossée autour de la politique de promotion des Pme(Petites et moyennes entreprises) relevée par le Minpmeesa, l’implémentation de l’agriculture de seconde génération présentée par le Minader et la politique de logement social (300.000) prônée par le Minduh.